Autrefois, les malades étaient les clients de leur médecin ; aujourd’hui, ce sont des patients.
On a toujours parlé de « malades », mais on a de plus en plus tendance à employer le vocable « patients ». Faut-il y voir une tendance à l’américanisation, puisque patient, en anglais, désigne un malade ? A vrai dire je ne sais…
On n’ose plus employer le terme « clients », qui sonne trop commercial, et chacun sait que la Médecine , du moins en France, n'est pas considérée comme un commerce. Pourtant, pour désigner l’ensemble des patients que soigne un médecin libéral, on parle plus volontiers de « clientèle » que de « patientèle », allez savoir pourquoi…
Un nouveau type de patient: l'actient
Grâce au développement des réseaux sociaux et à la masse d’informations médicales disponibles sur le Net, les patients ont de plus tendance à devenir des acteurs de leur propre santé, ce que l’on appelle des « actients ». Ils s’informent, agissent et rétroagissent par le biais de communautés virtuelles. Bref, ils ne sont plus des consommateurs passifs d’une prestation de soins.
Le patient comme « consommateur de soins »
Dans une vision comptable de la médecine, le patient est décrit comme un consommateur de soins. Ceux-ci sont prescrits par les médecins, qui deviennent donc des prescripteurs de dépenses de santé. Tous les autres intervenants (personnel paramédical, laboratoires pharmaceutiques, pharmaciens…) sont considérés comme des prestataires.
Malheureusement, ces considérations comptables ne sont pas à négliger, et font de la médecine, qu’on le veuille ou non, une activité de type commercial, même si ce n'est pas un commerce au sens habituel du terme.
Médecine et commerce
Cependant, si la Médecine n'est pas véritablement un commerce, il faut bien reconnaître qu'il y a des similitudes troublantes, et que l'on choisit en fait, sans le savoir, son médecin traitant, ou son spécialiste, comme on choisit n'importe quel commerçant.
Votre coiffeur, par exemple, vous pouvez l'avoir choisi parce qu'on vous l'a vivement recommandé, et qu'il s'occupe bien de votre chevelure, de préférence pour pas cher; si, en plus, son salon est près de chez vous, qu'il est sympathique, et que, de surcroit, il ne vous fait jamais attendre, alors vous avez trouvé l'oiseau rare, et seul son départ en retraite pourrait vous faire renoncer à lui.
Eh bien, si vous y réfléchissez bien, ce sont les mêmes critères que l'on retient pour choisir son médecin. En effet, il suffit de remplacer "coiffeur" par "médecin", "votre chevelure" par "votre santé", et "salon" par "cabinet". Songez-y...
Article publié le 24 février 2014, modifié le 5 novembre 2018