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Examen clinique / Examen paraclinique

Le mot clinique dérive du mot grec klinê qui désigne un lit. 


Il n’y a pas si longtemps que cela, l’examen clinique était fait au lit du patient. Actuellement, l’examen clinique correspond en gros à ce qui est fait dans un cabinet de consultation : interrogatoire, palpation, auscultation, prise de tension, etc…Le recueil des antécédents par l’interrogatoire s’appelle l’anamnèse.


Du bon usage du mot auscultation

Examen clinique

Il faut noter une tendance actuelle à employer à tort auscultation à la place d’examen clinique. Les patients disent souvent que leur médecin « les a auscultés », alors que le mot auscultation est réservé à l’écoute du fonctionnement des poumons, du cœur et des vaisseaux à l’aide d’un stéthoscope.

Examen complémentaire pendant la consultation du spécialiste

Certains spécialistes prolongent la consultation par un examen complémentaire habituel dans leur spécialité, comme, par exemple, une échographie pelvienne pour un gynécologue, ou un électrocardiogramme pour un cardiologue. Dans ce cas, cet examen complémentaire est considéré comme faisant partie de l’examen clinique du spécialiste.

Tout ce qui n’est pas l’examen clinique relève des examens complémentaires, appelés également examens paracliniques.  On inclue dedans les examens de laboratoire, l’imagerie médicale (échographie, scanner, IRM…), l’endoscopie et tous les autres examens spécialisés, de plus en plus sophistiqués.

Probablement trop d’examens complémentaires ?

Examen complémentaire

Pour ma part, j’observe depuis quelques années une dérive inquiétante vers les examens complémentaires systématiques, malgré leur coût, au détriment de la bonne vieille clinique, très bon marché. Le substantif clinique est ici employé à la place de l’expression examen clinique. Un genre de phrase que les étudiants en médecine entendent souvent de la part de leurs enseignants est « n’oubliez pas, ne négligez pas la clinique ».

Dans ma pratique, pratiquement tous les patients qui viennent me consulter pour une hernie inguinale ont eu une échographie, tout-à-fait inutile selon moi, puisqu’il suffit de palper la région inguinale pour faire, sans erreur possible la plupart du temps, le diagnostic de hernie inguinale. Qui plus est, ils s’étonnent souvent que je les examine, pensant que cette fameuse échographie les dispense d’être auscultés.

Valeur du dialogue médecin – patient

Dialogue entre médecin et patient

Je suis convaincu que la base de la Médecine, c’est, d’abord et avant tout, le dialogue avec le patient, qui fonctionne dans les deux sens : le patient décrit ses symptômes au médecin, qui, en retour, fournit un diagnostic et des explications. Ce dialogue sert aussi à établir un lien de confiance mutuel. En second lieu, c’est l’examen du patient, toujours nécessaire, souvent négligé. La technique, autrement dit les examens complémentaires, ne vient qu’après, pour confirmer les orientations diagnostiques. Et, de toutes façons, c’et le patient et ses symptômes que l’on traite, et non pas ses examens !

Que signifie l’expression « cliniquement démontré(e) » ?

Les publicitaires sont friands de cette expression, qu’ils utilisent en général pour dire d’une manière qui serait scientifique que l’efficacité du produit vanté est bien réelle (ce produit anticellulite, ou antiride, a une efficacité « cliniquement démontrée »…). En effet, l’adverbe cliniquement signifie que l’affirmation énoncée découle d’un essai clinique, et qu’elle est validée par la recherche clinique. Dans la bouche des médecins, c’est donc un gage indiscutable de sérieux (efficacité cliniquement démontrée d’un nouveau médicament…). On aimerait croire que c’est le même sérieux scientifique chez les publicitaires, mais on a tendance à en douter…

Interrogatoire et déshabillage

Pour finir, une observation amusante que font tous les médecins qui examinent encore leurs patients : il ne faut jamais interroger un patient pendant qu’il se déshabille, car il est presque certain qu’il arrêtera immédiatement l’opération de déshabillage pour répondre à la question posée (la remarque est valable si le patient est une patiente!). Sachant que, chez certaines personnes âgées, ce déshabillage peut être assez long, il convient que le médecin soit patient et laisse tranquillement son malade se déshabiller avant d’aller plus loin.

Article publié le 20 janvier 2014

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