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Généraliste / Spécialiste

Cette distinction entre généralistes et spécialistes ne s’applique pas qu’à la médecine.

Mais, dans ce domaine, elle est très importante.


Le médecin généraliste, également appelé omnipraticien, porte plusieurs noms, que vous connaissez tous : médecin traitant, médecin référent…Autrefois, on disait médecin de famille, ce qui avait l’avantage d’être parfaitement compréhensible, et correspondait bien à la fonction de ce médecin.


Omnipraticien

L’omnipraticien, c’est un médecin qui a des notions dans toutes les disciplines, de la pédiatrie à la gériatrie, et qui est capable, soit de traiter tout seul un problème médical donné, soit de confier son patient au spécialiste concerné.

La médecine générale est devenue une spécialité

 Mais, pour bien compliquer les choses, la médecine générale est devenue une spécialité en 2004. C’est en soi une excellente chose, qui permet d’affirmer que la médecine générale n’est en rien inférieure aux différentes spécialités. Mais cela pose un problème sémantique : pour qu’il y ait des spécialistes, il faut qu’il y ait des généralistes ; or les généralistes sont devenus des spécialistes. Sans doute vaudrait-il donc  mieux parler de disciplines que de spécialités ?

Spécialistes et spécialités

Le médecin spécialiste porte le nom de sa spécialité : il est cardiologue, dermatologue, pneumologue…Il est censé ne connaître que sa spécialité, mais il doit la connaître à fond.

Le spécialiste des yeux est, indifféremment, un ophtalmologue ou un ophtalmologiste. Le suffixe « logue » (neurologue) est plus utilisé dans la tradition francophone, et le suffixe « logiste » dans la tradition anglophone (pathologiste).

Généralistes ou spécialistes

Hyper spécialistes et hyper spécialisation

Comme les techniques médicales deviennent de plus en plus complexes, il existe des hyper spécialisations ! Par exemple, parmi les chirurgiens orthopédistes, certains ne s’occupent que du pied, d’autres que de la hanche ou du genou ou de l’épaule. Autre exemple: parmi les cardiologues, certains ne prennent en charge que les troubles du rythme; la rythmologie est leur spécialisation au sein de leur spécilalité de cardiologie. On dit aussi leur compétence.

Cette hyperspécialisation n’a pas que des avantages, car il y a de moins en moins de médecins capables d’une approche globale de leurs patients, ce qui amène parfois à des retards de diagnostic.

Compétences

On peut définir deux sens possibles du mot compétence dans le vocabulaire médical : il peut s’agir des qualités requises pour exercer notamment la médecine générale ; mais il peut s’agir aussi d’une formation particulière sanctionné par un Diplôme Universitaire  (DU), comme la pratique de l’hypno thérapie ou la prise en charge des troubles de la statique pelvienne, deux exemples  pris parmi de très nombreux possibles.

Interniste et maladies de système

Le médecin interniste est une sorte de super généraliste, qui prend en charge les affections qui touchent un système et non pas des organes, et que l’on appelle justement des maladies de systèmes. Ces internistes, capables d’une vision globale de leurs patients, ne sont malheureusement pas assez nombreux.

Urgentiste

Le médecin urgentiste est un spécialiste qui fait de la médecine générale, mais limitée aux patients qui se présentent dans les Services d’Urgences, publics ou privés.

Parcours de soins du patient

Parcours de soins

Comme vous le savez, en France l’accès à la plupart des spécialités est régi par le parcours de soins coordonnés, qui est censé éviter que les patients ne consultent de première intention un spécialiste. C’est donc le médecin dit référent qui adresse son patient au spécialiste avec lequel il est habitué à travailler, que les médecins ont coutume d’appeler entre eux correspondant. Cette notion de correspondant fonctionne dans les deux sens : le médecin qui adresse le patient et celui qui le reçoit sont correspondants, c’est-à-dire qu’ils vont échanger des informations sur leur patient commun, par téléphone, lettre, mail sécurisé ou, tout simplement, de vive voix.

Certaines spécialités sont dites à accès direct : vous n’êtes pas obligé(e) de passer par votre généraliste pour consulter un pédiatre, un gynécologue ou un ophtalmologue.

Nomadisme médical

Nomadisme médical

Le parcours de soins coordonnés a été institué  pour diminuer ce que l’on appelle le « nomadisme médical », qui amènerait certains patients à consulter plusieurs spécialistes pour le même problème, ce qui a un coût certain. Je ne suis pas du tout persuadé que ce nomadisme médical soit un vrai problème. Je pense au contraire que la plupart des patients étaient fidèles à leur médecin traitant avant l’institution du parcours de soins.

 Surcoûts générés par le parcours de soins

Mais la Tutelle n’avait pas prévu que ce dispositif du parcours de soins  pouvait générer des surcoûts tout-à-fait inutiles. Je prends un exemple fréquent tiré de ma pratique : je vois souvent des patients qui ont une petite lésion cutanée à se faire enlever. Ils sont allés voir leur médecin traitant, qui leur a fait une lettre pour le dermatologue, lequel, ne faisant plus de chirurgie cutanée, me l’adresse. Pour enlever un banal kyste sébacé, on a donc fait intervenir un généraliste et deux spécialistes. Pour peu que chacun ait réclamé des honoraires, comme c’est son droit le plus strict, le coût de l’ablation du kyste en question peut être assez élevé. Si, en plus, une échographie a été réalisée (bien à tort, selon moi), on arrive à un prix vraiment prohibitif pour un simple « bobo ». Voilà comment, à mon sens, en voulant faire des économies, on peut arriver à l’effet inverse !

Le spécialiste n’est pas aussi un généraliste

Un détail pour terminer : contrairement à ce que pensent certains patients, le fait d’être spécialiste n’implique pas que l’on connaisse aussi la Médecine générale. J’ai parfois du mal à expliquer à ces patients qui me demandent conseil pour le traitement de leur diabète ou de leur hypertension que je suis incompétent en ces matières, ce qui les étonne souvent, et les déçoit parfois. Tant pis pour moi…

Article publié le 11 septembre 2017

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