Dans les établissements de soins, deux catégories de professionnels s’occupent directement des patients : le personnel médical et le personnel soignant.
Mais, en pratique, cette formulation de personnel est réservée à l’hôpital public, du moins pour les médecins. Ceux qui exercent en clinique privée sont des professionnels libéraux, non rémunérés par la structure. Il ne s’agit donc pas, stricto sensu, de personnel.
Personnel médical
Dans les hôpitaux publics on trouve différentes catégories de médecins. Médecin s’entend ici dans le sens de docteur, c’est-à-dire titulaire d’un doctorat. De ce fait, l’expression personnel médical regroupe les médecins proprement dit, mais aussi les biologistes, les orthodontistes et les pharmaciens, tous docteurs. Si la plupart sont salariés par l’hôpital, d’autres sont des libéraux venant exercer une activité à temps partiel, soit comme attachés, (et ils sont alors salariés pour cette activité), soit dans un cadre libéral, (avec paiement à l’acte par les patients). Cette activité peut se faire dans le cadre d’un GCS (Groupement de Coopération Sanitaire), notamment en imagerie médicale (de nombreux scanners ou IRM implantés dans les hôpitaux appartiennent pour partie à des radiologues libéraux, avec des plages d’utilisation publiques et d’autres privées).
Parmi les médecins qui exercent à l’hôpital, certains sont encore en formation : les internes, qui apprennent le métier pendant leur internat, (avec changement de service ou d’hôpital tous les six mois), et les chefs de clinique, qui peaufinent leur formation en effectuant leur clinicat dans le même service pendant un à trois ans. A la fin de leur internat ou de leur clinicat, certains d’entre eux iront s’installer dans le privé, d’autres resteront à l’hôpital.
Pour être titularisé comme praticien hospitalier, il est nécessaire d’avoir réussi le concours de Praticien Hospitalier (PH). En attendant ce graal, le médecin hospitalier est dit contractuel, avec différentes possibilités statutaires, comme celle d’assistant.
On trouve également dans les CHU des médecins qui ont aussi une fonction d’enseignants : ce sont les professeurs, que l’on appelle actuellement PU-PH (Professeur des Universités-Praticien Hospitalier).
Certains médecins hospitaliers travaillent à temps plein (c’est-à-dire théoriquement 35 heures, en pratique parfois le double avec les gardes et les astreintes), d’autres à temps partiel.
Enfin, certains médecins hospitaliers ont un diplôme français, d’autres un diplôme étranger (ceux qui sont délivrés par un pays de l’Union Européenne sont valables en France). Bref, il y a beaucoup de médecins étrangers dans nos hôpitaux, qui ne pourraient pas fonctionner sans eux.
Et puis, surtout, il y a un trop grand nombre de remplaçants, faute de titulaires !
Personnel soignant
Ce terme (on parle également de personnel paramédical) désigne, à l’hôpital comme en clinique, l’ensemble du personnel salarié non médical qui soigne les patients, autrement dit avant tout les infirmières (IDE) et les aides-soignantes (AS). On note une proportion d’hommes de plus en plus importante dans ces deux fonctions traditionnellement plutôt féminisées.
Les IDE et les AS sont chapeautés par un personnel d’encadrement (le cadre a pris la succession de l’ancien surveillant, terme aujourd’hui désuet). Les cadres sont en général d'anciens soignants, mais abandonnent le soin pour l'encadrement.
Mais il existe nombre d’autres paramédicaux, dans les services de soins, comme les psychologues, les kinésithérapeutes et les ergothérapeutes, les auxiliaires de puériculture en pédiatrie, et dans les services dits médico-techniques, comme l’imagerie médicale, qui emploie des manipulateurs radio (ce sont eux qui, en pratique, réalisent la plupart des radios, le médecin se contentant de l’interprétation), ou le laboratoire qui fonctionne avec des laborantin(e)s, qui réalisent notamment les prélèvements sanguins.
La particularité de ces professions paramédicales est que l’on ne peut les exercer qu’avec un diplôme, chaque fonction ayant son propre diplôme. En droit du travail, on sait que la rémunération dépend de la fonction exercée, quelque soit le diplôme ; à l’hôpital, c’est le même principe qui s’applique, si ce n’est que chacun occupant la fonction pour laquelle il est diplômé, cela revient dire que le salaire dépend en réalité du diplôme.
Sages-femmes
Cette fonction a pendant très longtemps été remplie exclusivement par des femmes, mais elle se masculinise très progressivement. Les hommes qui exercent ce beau métier sont appelés maïeuticiens (la maïeutique, chez les anciens Grecs, désignait l’accouchement ; la mère de Socrate était maïeuticienne).
Elles ont un statut particulier, ni personnel soignant (elles détestent qu’on les intitule ainsi), ni vraiment personnel médical, bien qu’elles exercent quasiment le même métier, en pratique, que les obstétriciens (ce sont elles qui assurent la plupart des accouchements). Elles ont donc fait en 2014 une très longue grève pour obtenir une revalorisation statutaire, qui leur a finalement été accordée, à l'exclusion du titre de docteur.
Je rappelle que, dans le domaine de la santé, quand des professionnels font grève, ils sont systématiquement réquisitionnés, afin qu’il n’y ait aucune rupture dans la continuité des soins.
Autres catégories de personnel
Les services hospitaliers ne pourraient pas fonctionner sans un grand nombre d’autres professionnels, comme les ASH (Agent de Service Hospitalier), les secrétaires médicales, les assistantes sociales, les standardistes, les brancardiers, les ouvriers des services techniques, et, bien entendu, le personnel administratif. J’en oublie probablement.
Tout ce petit monde se trouve astreint au secret médical.
Dans les hôpitaux publics, l’ensemble des personnels titulaires appartiennent à la fonction publique hospitalièr (une des trois fonctions publiques en France), sauf le personnel médical qui a un statut particulier (les praticiens hospitaliers, qu’ils soient médecins, biologistes, orthodontistes ou pharmaciens, ne sont pas des fonctionnaires, mais des agents publics sous statut).
Article publié le 29 décembre 2014