Ces deux termes et cette expression n’ont pas grand-chose en commun, si ce n’est le mot « métabole » dont ils dérivent.
Une métabole est une figure de rhétorique (comme la désormais célèbre anaphore « Moi Président… »). Les métaboles se forment par addition, suppression, substitution ou permutation d’unités, ce qui modifie l’ordre habituel du discours ou la disposition des termes. A priori, pas grand-chose à voir avec ce qui va nous occuper ici, si ce n’est la notion commune de transformation.
Signalons que Métaboles est le titre d’une des œuvres orchestrales les plus célèbres du compositeur français Henri Dutilleux.
Métabolisme
Le métabolisme se définit comme l’ensemble des réactions chimiques qui se produisent dans l’organisme. Le but de toutes ces réactions est d’assurer l’ensemble des fonctions de l’organisme, en premier lieu le maintien en vie et la capacité de reproduction.
La plupart de ces réactions se passent au niveau cellulaire, et représentent le métabolisme dit intermédiaire, pendant lequel des molécules sont métabolisées (autrement dit transformées). Il existe plusieurs types de métabolisme, comme le métabolisme postprandial, le métabolisme de l’exercice (physique ou cérébral), ou encore le métabolisme de base.
Métabolisme de base (ou basal)
Lorsqu’un organisme est au repos absolu, le fonctionnement de ses organes vitaux (le cœur, les poumons, le cerveau, etc.) nécessite une dépense énergétique minimale, incompressible, que l’on appelle le métabolisme de base, ou métabolisme basal. Comme il s’agit d’une énergie, ce métabolisme basal s’exprime en joules ou en calories par jour. On le calcule à l’aide de formules mathématiques assez complexes, comme celle de Black, la plus employée actuellement.
L’apport énergétique quotidien ne doit jamais être inférieur au métabolisme de base. En fonction de l’activité physique, on définit des « besoins caloriques quotidiens moyens » en multipliant le métabolisme de base par un facteur dépendant du type d’activité, qui peut aller jusqu’à 2 pour un sportif de haut niveau (donc deux fois le métabolisme de base).
Anabolisme et catabolisme
Le métabolisme tel que défini ci-dessus comporte une voie de synthèse, l’anabolisme, qui consomme de l’énergie, et une voie de dégradation, le catabolisme, qui libère de l’énergie. Une des voies anaboliques les plus importantes est la biosynthèse des protéines.
Les produits dits anabolisants accélèrent la synthèse des protéines dans le but d’augmenter la masse musculaire. Ces produits, comme les stéroïdes anabolisants ou la testostérone, sont essentiellement utilisés pour le dopage (la fameuse « gonflette »).
Métabolite et antimétabolite
Un métabolite est un composé organique issu du métabolisme. Ce terme de métabolite est en principe réservé aux molécules de petite taille et aux monomères, comme le glucose, plutôt qu’aux macromolécules et aux polymères, comme le glycogène.
On distingue des métabolites primaires, directement impliqués dans les processus métaboliques, comme les acides aminés, et des métabolites secondaires, dont le rôle n’est qu’indirect.
L’utilisation d’un métabolite par l’organisme peut être empêchée par l’action d’une autre substance appelée antimétabolite, comme les antifolates qui interfèrent avec l’action de l’acide folique.
Certains antimétabolites sont utilisés en chimiothérapie anticancéreuse, comme l’azathioprine ; d’autres antimétabolites sont employés comme antibiotiques, comme certains sulfamides.
Syndrome métabolique
Métabolique est l’adjectif dérivé du substantif métabolisme. Son emploi le plus fréquent se situe dans l’expression syndrome métabolique, également appelé syndrome X, ou SMet (acronyme de Syndrome Métabolique, MetS en anglais), que l’on peut qualifier de syndrome émergent du fait de son incidence actuellement très élevée.
Comme l’indique bien le terme syndrome, il ne s’agit pas d’une maladie en tant que telle, mais d’un ensemble de symptômes qui sont autant de facteurs de risque de diabète de type 2 (diabète non insulinodépendant), de cardiopathies et d’AVC (accident vasculaire cérébral). Le terme métabolique a été choisi car il s’agirait d’un dérèglement du métabolisme, en l’occurrence une insulino-résistance et une résistance à la leptine, hormone régulatrice du poids via la sensation de satiété.
Il est difficile de donner une définition précise du syndrome métabolique, car elle varie d’un pays à l’autre, bien que l’OMS (Organisation mondiale de la santé, WHO en anglais) ait la sienne. Il y a consensus pour parler de syndrome métabolique quand deux ou trois des critères clinico-biologiques suivants sont associés chez un individu :
Critères cliniques : surpoids voire obésité, avec un IMC (BMI) supérieur à 30, et/ou un périmètre abdominal (ou un rapport taille/hanche) élevé ; HTA (Hypertension artérielle) ou traitement hypotenseur en cours.
Critères biologiques : hyperglycémie et/ou élévation de l’insulinémie à jeun ; bilan lipidique perturbé avec baisse du « bon » cholestérol (HDL) et/ou élévation des triglycérides.
Autrement dit, l’obèse de type androïde (avec un « gros ventre » défini par un tour de taille supérieur à 1 m) est le profil type du patient porteur d’un syndrome métabolique, menacé des pires dangers pour sa santé.
Article publié le 8 juin 2015