La nociception est un processus d’alerte vis-à-vis d’un stimulus externe. La proprioception nous renseigne sur la position des différentes parties de notre corps. Ces deux fonctions sont englobées dans la somesthésie.
Toutes ces fonctions sont assurées par le système nerveux, via des récepteurs nociceptifs et proprioceptifs.
Nociception et douleur
Schématiquement, la neurophysiologie décrit trois grands types de douleurs : nociceptives, neurogènes et psychogènes, auxquelles il faut rajouter une quatrième catégorie, les douleurs cancéreuses, dont les mécanismes sont plus complexes.
Les douleurs nociceptives, provoquées par un excès de nociception, sont de loin les plus fréquentes, et peuvent être aussi bien aiguës que chroniques. Alors, de quoi s’agit-il au juste ?
Il existe au niveau de la peau, des muscles, des articulations, des récepteurs à la douleur, les nocicepteurs, qui sont chargés de véhiculer par voie nerveuse l’information sensorielle jusqu’à l’encéphale, qui déclenchera la réponse adaptée. Un exemple simple : le fait de retirer immédiatement sa main quand elle rentre inopinément en contact avec une source de chaleur passe par ce mécanisme nociceptif d’arc réflexe. Mais, selon la théorie du portillon, il faut que la stimulation (le stimulus) dépasse un certain seuil pour déclencher une réponse électrique.
Parmi les douleurs nociceptives les plus courantes, on peut citer, pour les douleurs aiguës, les brûlures, les traumatismes, les douleurs post-opératoires, les douleurs dentaires, les douleurs viscérales (infarctus du myocarde, occlusion intestinale, colique néphrétique ou hépatique) ; et, pour les douleurs chroniques, les douleurs rhumatismales, les lombalgies, la part nociceptive des douleurs cancéreuses, etc.
Le traitement symptomatique des douleurs nociceptives est représenté par les antalgiques, que l’on regroupe, en fonction de leur activité, en trois paliers (ou niveaux) : le paracétamol est le prototype des antalgiques de palier 1, la morphine de ceux de niveau 3.
Proprioception
La proprioception, également dénommée sensibilité profonde, est la perception que nous avons, de manière consciente ou non, de la position dans l’espace des différents segments de notre corps. Là encore, il existe un arc réflexe nerveux qui prend sa source dans des récepteurs proprioceptifs musculaires, ligamentaires et articulaires, appelés éléments proprioceptifs. La proprioception est donc à l’œuvre dans l’équilibre.
Proprioception et kinesthésie
Ces deux termes sont à peu près synonymes pour certains, alors que d’autres font une différence, en donnant à la proprioception une signification plus étendue qu’à la kinesthésie, qui aurait un sens plus spécifique. Prenons, pour nous faire mieux comprendre, l’exemple d’une affection de l’oreille interne (dont on connaît le rôle essentiel dans le sens de l’équilibre) : le sujet atteint d’une telle affection pourra marcher en gardant son équilibre grâce à la vue, mais le perdra cet équilibre en fermant les yeux. Autrement dit, le sens kinesthésique sera conservé, mais pas le sens proprioceptif. Mais ces nuances sont affaire de spécialistes.
Somesthésie
La proprioception et la nociception sont des composantes de la somesthésie (sensibilité du corps). La somesthésie, principal système sensoriel de notre organisme, est un ensemble de différentes sensations, comme la pression, la chaleur, la douleur, en provenance des régions du corps, via des récepteurs : thermorécepteurs, mécanorécepteurs (à l’œuvre dans la proprioception), nocicepteurs (en charge de la nociception).
La privation de stimulations somesthésiques est responsable de troubles psychologiques sévères, alors que la perte des stimulations venant des autres systèmes sensoriels (vue, ouïe, goût, odorat) est beaucoup plus supportable.
Article publié le 19 octobre 2015