La langue française est d’origine latine, et il en reste de nombreuses traces directes puisque nous utilisons encore bon nombre de mots latins ou d’expressions latines.
Cette utilisation de mots latins et d’expressions latines n’est évidemment pas propre au vocabulaire médical, mais on notera en passant quelques spécimens typiquement médicaux, comme « in sano » ou « in utero ».». C’est en fait le vocabulaire juridique qui est le plus gros consommateur d’expressions latines.
Rappelons par ailleurs que les mots latins ne sont pas accentués, et que les règles du pluriel sont différentes de celles qui régissent les mots français.
Certains de ces mots sont considérés comme appartenant de plein droit à la langue française, comme « forum », « maximum » ou encore « minimum ». On les écrits avec la même typographie que les mots du texte dans lequel ils sont employés.
Mais d’autres mots ou expressions sont considérés comme des mots étrangers, et il est d’usage de les écrire dans une typographie différente, notamment en italique, comme dans cet article. On ne les accentue pas, comme dans l’exemple suivant : « a priori ».
Nous allons dresser une liste non exhaustive de ces mots et expressions, avec leur signification.
Expressions latines
Pour chaque expression figure d’abord la traduction littérale, mot à mot, suivie éventuellement d’un commentaire.
Jules César
- A contrario: à l’inverse ; au contraire.
- A fortiori: à plus forte raison. Attention à la prononciation: cela se dit « a forsiori ».
- A minima: du plus petit ; au minimum.
- A posteriori: après coup; après analyse.
- A priori: de prime abord ; avant analyse.
- Ab absurdo: par l’absurde. Se dit en parlant d’un raisonnement.
- Ad gloriam : pour la gloire.
- Ad hoc: qui convient ; idoine.
- Ad hominem: contre une personne. Se dit en parlant d’une critique ou d’une attaque, quand elle vise non pas les idées d’une personne, mais cette personne elle-même.
- Ad honorem : pour l’honneur.
- Ad libitum: à volonté.
- Ad nauseam: jusqu’à la nausée. S’emploie en particulier à propos d’expressions tellement répétées qu’elles finissent par provoquer la nausée, comme la célèbre anaphore « moi président… ».
- Ad patres: chez les ancêtres ; chez les morts. Envoyer quelqu’un ad patres, c’est le trucider.
- Ad vitam aeternam : pour la vie éternelle ; pour l’éternité.
- Alea jacta est : les dés sont jetés (ou, plus exactement, le dé est jeté, car le sujet est au singulier). Phrase prononcée par Jules César en franchissant le fleuve Rubicon, frontière entre la Gaule où il était stationné et la République romaine, qu’il souhaitait mettre au pas. « Franchir le Rubicon » signifie qu’il n’y a pas de retour possible après une initiative. En français, un « aléa » désigne la tournure imprévisible, et souvent péjorative, que peuvent prendre les évènements, comme dans l’expression « les aléas du métier ».
- Alma mater : mère nourricière. Expression servant à désigner l’Université pour ceux qui y ont fait carrière.
- Alpha et oméga : la première et la dernière lettre de l’alphabet grec. Le début et la fin de quelque chose, autrement dit cette chose dans sa totalité.
- Alter ego : un autre moi-même ; quelqu’un à qui l’on s’identifie complètement.
- Amor fati : amour de sa destinée. Une des bases de la doctrine des stoïciens et du philosophe allemand F. Nietzsche.
- Ante mortem : avant la mort. Certaines lésions constatées après un décès peuvent être apparues ante mortem.
- Carpe diem: cueille le jour. Autrement dit, « profite du temps qui passe ». On trouve cette célèbre maxime dans une des Odes du poète Horace : « Pendant que nous parlons, le temps jaloux a fui. Cueille donc l’aujourd’hui sans te fier à demain. »
- Casus belli : cas de guerre. Initiative susceptible de mettre le feu aux poudres.
- Cave canem : attention au chien.
- Circa: autour de. Se dit quand une date n’est connue qu’approximativement, comme la date de naissance d’un personnage célèbre dans l’Antiquité. S’abrège souvent en « ca. ».
- Confer: en référence à… S’abrège souvent en « cf. ».
- Coitus interruptus : rapport sexuel qui ne va pas jusqu’à sa conclusion. Moyen contraceptif quelque peu archaïque.
- Curriculum vitae : le cours de la vie. Résumé de carrière à fournir à chaque fois que l'on postule à une fonction.
-
De jure : de droit ; de par la loi. Attention à la prononciation : « de » se prononce « dé », et « jure » se dit « iouré », du moins dans la prononciation francisée du latin. - De novo : renouvelé. En biologie, se dit d’une substance nouvellement synthétisée.
- De visu : pour l’avoir vu. Se dit de quelque chose dont on est sûr parce qu’on l’a vu de ses propres yeux.
- Dura lex, sed lex : la loi est dure, mais c’est la loi. Eh oui !
-
Errare humanum est, perseverare diabolicum: il est dans la nature humaine de se tromper, mais persévérer (dans l’erreur) est diabolique. - Erratum : erreur ; au pluriel, cela donne « errata ».
- Et alii : et les autres. S’emploie en bibliographie lorsque l’on ne souhaite pas citer tous les auteurs d’un article ; on fait suivre le premier nom de cette expression latine.
- Et cetera : et toutes les autres choses. S’écrit aussi « et coetera » ou « et caetera » ; le plus simple est d’abréger en « etc. ».
- Ex abrupto : brusquement ; sans préavis.
- Ex aequo : à égalité.
- Ex cathedra : de la chaire. S’emploie à propos de quelqu’un qui s’exprime du haut de sa compétence reconnue.
- Ex libris : faisant partie des livres de… Expression francisée en « ex-libris », qui est un terme de bibliophilie.
- Ex nihilo : à partir de rien. La nature est réputée ne rien créer ex nihilo.
- Ex voto : en conséquence d’un vœu. Expression francisée en « ex-voto », qui désigne une offrande faite à un dieu en remerciement d’une grâce obtenue. Ex-voto, bien qu’invariable, est parfois écrit ex-votos au pluriel.
- Fac simile: fait à l’identique. Là encore, cette expression a été francisée en « fac-similé », qui désigne la reproduction aussi fidèle que possible d’un document. Fac simile est également à l’origine de l’abréviation « fax », qui désigne une télécopie.
- Fiat lux : que la lumière soit.
- Gaudeamus igitur : réjouissons-nous.
- Grosso modo : de manière grossière ; à la louche.
- Hic et nunc : ici et maintenant. Expression très prisée de certains philosophes et intellectuels en tous genres.
- Honoris causa : pour l’honneur. Un « doctorat honoris causa » est un titre honorifique décerné par une université à une personnalité éminente, un artiste par exemple. Le sujet qui en a été honoré (le « récipiendaire ») est « docteur honoris causa ».
Incipit
- Ibidem : au même endroit. Abrégé en « ibid. ».
- Id est : c’est-à-dire. Habituellement abrégé en « i.e. ».
- Idem : la même chose.
- Imprimatur : qu’il soit imprimé. Autorisation officielle de publier, dès lors que rien ne s’y oppose (nihil obstat).
- In articulo mortis : à l’article de la mort.
- In extenso : en intégralité ; en totalité.
- In extremis : en dernière extrémité ; de justesse.
- In fine : à la fin. Permet de conclure.
- In illo tempore : en ce temps là.
- In loco : sur le lieu ; sur site.
- In memoriam : en mémoire de… Sert souvent de titre à un éloge funèbre.
- In naturalibus : dans l’état de nature. En langage courant : dans le plus simple appareil, autrement dit « à poil ».
- In petto : dans son for intérieur ; par devers soi.
- In sano: en tissu sain. Terme utilisé en chirurgie pour dire qu’il ne reste pas de résidu tumoral après exérèse d’une tumeur. L’exérèse est donc « carcinologiquement satisfaisante ».
- In situ: sur le lieu même. En anatomo-pathologie, désigne un stade précoce de tumeur, avant qu’elle ne soit infiltrante.
- In toto: en totalité.
- In utero: dans l’utérus. Se dit par exemple de la mort d’un enfant avant sa naissance, dans l’utérus maternel.
- In vino veritas: la vérité est dans le vin. Devise officieuse des alcooliques.
- In vitam aeternam : pour la vie éternelle ; pour l’éternité.
- In vitro: dans le verre. La fécondation réalisée dans une éprouvette est dite in vitro.
- In vivo: dans le vif. C’est le contraire de l’expression précédente.
- Incipit : il commence. En français, un incipit (mot invariable) désigne soit les premières notes d’un ouvrage musical, soit le début d’un texte religieux, ou encore le début d’un livre. Certains de ces incipit littéraires sont très célèbres, comme la première phrase de la Recherche, de Marcel Proust : « Longtemps, je me suis couché de bonne heure. ».
- Ipso facto: par le fait même ; de ce fait.
- Item : aussi, également. En français, désigne la partie d’un ensemble, comme chaque question d’un questionnaire. Items au pluriel.
- Loco citato : au passage cité. Dans un texte avec des références bibliographiques, on emploie cette expression, mais abrégée en « loc. cit. » pour renvoyer à une référence déjà citée.
- Mare nostrum : notre mer. Désigne la Méditerranée, qui était la mer par excellence des peuples de l’Antiquité gréco-romaine.
- Mea culpa : c’est ma faute. « Faire son mea culpa » revient à reconnaître que l’on a eu tort.
- Medicus curat, natura sanat : le médecin soigne, la nature guérit. Le grand Ambroise Paré était suffisamment modeste pour dire, d’un patient qu’il avait aidé à guérir : « je l’ai pansé (dans le sens de faire un pansement), Dieu l’a guéri ». Pour Spinoza, Dieu et la Nature ne font qu’un, ce qui justifie « natura sanat. »
- Mens sana in corpore sano: un esprit sain dans un corps sain.
- Memento mori : souviens-toi que tu vas mourir ; ne te crois pas immortel.
- Minimum minimorum : le plus petit des plus petits.
- Modus operandi : mode opératoire.
- Modus vivendi : manière de vivre. Désigne une attitude consensuelle qui permet à chacune des parties de s’accomoder d’une situation.
- Mutatis mutandis : en changeant ce qui doit être changé. Expression proche par le sens de « toutes choses égales par ailleurs » (ceteris paribus).
- Natura aborrhet a vacuo : la nature a horreur du vide.
- Ne qui nimis : rien de trop. Une des maximes gravées au fronton du temple d’Apollon à Delphes. L’autre est le célèbre « connais-toi toi-même », qui n’est pas une invitation à l’introspection, inconnue des Anciens, mais à se souvenir de notre condition de simple mortel.
- Ne variatur : afin qu’il n’y soit rien changé. Pour un document imprimé, désigne sa version définitive, qui ne doit pas faire l’objet de corrections ultérieures.
- Nec plus ultra : rien de mieux ; le top du top.
- Nihil obstat: rien ne s’oppose. Etape préalable à la délivrance de l’imprimatur.
- Nolens, volens : bon gré, mal gré.
- Nota bene : notez bien. En règle générale utilisé sous forme abrégée : N.B.
- Nunc est bibendum : c’est maintenant qu’il faut boire.
- Numerus clausus : nombre fermé. En médecine, limitation contrôlée du nombre d’étudiants admis dans le cursus des études.
- Obiit : il est mort (ou elle est morte).
- Omnia vincit amor : l’amour triomphe de tout.
- Opere citato : dans l’œuvre citée. Terme de bibliographie, utilisé sous sa forme abrégée « op. cit. » pour renvoyer à un ouvrage déjà cité en référence. Voir loco citato.
- Per os : par la bouche. Désigne la principale voie d’administration des médicaments.
- Perpetuum mobile : mouvement perpétuel.
- Persona non grata : personne indésirable.
- Post coitum : après le coït.
- Post mortem : après la mort. Voir ante mortem.
- Post prandium : après le déjeuner. A donné naissance à l’adjectif « post prandial ».
- Primum movens : cause première ;
- Primum non nocere : d’abord ne pas nuire. Maxime répétée ad nauseam aux étudiants en médecine, pour qu’ils comprennent bien les dangers d’une médecine inadaptée à ses objectifs.
- Primus inter pares : premier entre ses pairs. Peut servir à qualifier certains grands patrons.
- Pro forma : selon la forme requise. Caractérise souvent une facture.
- Pro tempore : pour une duré limitée.
- Prorata temporis : à proportion du temps passé. On l’abrège souvent par l’expression « au prorata ».
- Quasimodo : de la même façon. Rien à voir avec le personnage de Victor Hugo.
- Qui bene amat, bene castigat : qui aime bien châtie bien !
- Qui pro quo : prendre un qui pour un quoi. Francisé en « quiproquo », synonyme de « malentendu ».
- Quid novi ? : quoi de neuf ? Quid novi sub sole ?: quoi de neuf sous le soleil ?
- Quo vadis ? : où vas-tu ? Titre d’un roman historique célèbre, adapté au cinéma.
- Restitutio ad integrum: dans le vocabulaire médical, désigne le retour à l’intégrité physique après une maladie, autrement dit la guérison sans séquelle.
-
Si vis pacem, para bellum : si tu veux la paix, prépare la guerre. D’où le nom « Parabellum » donné à certaines armes de guerre. - Sic : c’est ainsi. Dans un texte imprimé, ce mot mis entre parenthèses indique que ce qui précède n’est pas une erreur ou une coquille, contrairement à ce que l’on pourrait croire (notamment lorsque l’on rapporte tels quels des propos comportant une erreur ou une faute, notamment d’orthographe).
- Sic transit gloria mundi : ainsi passe la gloire du monde. A rapprocher de memento mori.
- Sine die : sans date précise. Revient souvent à enterrer un projet, dont la conclusion est reportée « aux calendes grecques ». Les calendes n’existant pas dans le calendrier grec, cette expression volontairement fautive signifie que l’on enterre un projet.
- Sine nomine : sans nom. En anatomie, une structure qui ne porte pas de nom précis est dite « innominée », ce qui devient par conséquent son nom.
- Sine qua non : sans quoi non. Désigne une proposition non négociable.
- Sqq. : et les suivantes.
- Statim : aussitôt.
- Statu quo : en l’état. Désigne une situation figée.
- Stricto sensu : au sens strict du terme.
- Sui generis : de sa propre espèce. Caractérise souvent une odeur un peu forte, que ce soit celle d’un fromage ou d’une personne.
-
Tabula rasa : table rase. - Terra incognita : terre inconnue. Lieu à découvrir.
- Testis unus, testis nullus : un témoignage unique ne vaut rien.
- Ut supra : comme ci-dessus.
- Vade mecum : viens avec moi. En français, devient vade-mecum, mot invariable qui désigne un manuel que l’on peut avoir toujours sur soi. Très utile pour les jeunes médecins manquant d’expérience.
- Vae victis : malheur aux vaincus. Amabilité de gaulois Brennos aux Romains qu’il avait vaincus. Signifie que les vaincus sont à la merci des vainqueurs.
- Vanitas vanitatum et omnia vanitas : Vanité des vanités, tout est vanité. Sorte de refrain dans l’Ecclésiaste.
- Verba volant, scripta manent: les paroles s’envolent, les écrits restent. Pourrait servir de maxime pour toute démarche « qualité ».
- Verbatim : mot à mot. Dans la langue française, un verbatim (mot invariable) désigne une citation mot à mot d’un texte ou d’un discours.
- Versus : en direction de. Sous sa forme abrégée « vs. », sert à opposer deux propositions ou deux personnes, avec le sens de « opposé à » : Federer vs. Nadal. Toujours d'actualité en 2017!
- Via : par la route de… Désigne un chemin à suivre pour aboutir à un but.
- Vice versa : réciproquement.
- Vide infra : voir ci-dessous.
- Vide supra : voir ci-dessus.
- Volens nolens : qu’on le veuille ou non. De bob ou de mauvais gré.
- Vulgum pecus : le commun des mortels. Tous les autres aux yeux de certaines élites. Ce n'est pas une amabilité !
Petit lexique de mots latins utilisés en français
C’est le vocabulaire de l’anatomie qui a le plus recours aux mots latins. Il faut souligner que la terminologie anatomique qui a cours en France nous est propre, alors qu’il existe une terminologie internationale qui utilise exclusivement le latin, et que nous ne pratiquons guère.
Une autre discipline dans laquelle le latin est roi, c’est la bactériologie. En effet, les bactéries portent toutes un nom latin, comme Escherichia coli, le fameux « colibacille », ou le staphylococcus aureus, le non moins célèbre « staphylocoque doré ». Le nom latin d’une bactérie est souvent fabriqué à partir du patronyme d’un scientifique réputé : on a ainsi donné le nom du très célèbre Louis Pasteur à une classe de bactéries que l’on appelle Pasteurella.
Montaigne
La langue latine a été, jusqu’à la Renaissance, la langue savante universelle (c’est-à-dire européenne), ce que l’anglais est en train de devenir à l’échelle de la planète. Avant l’anglais, ce fut le français qui joua ce rôle pendant quelques siècles. Montaigne, qui vivait au moment des guerres de religion, au XVIème siècle, fut un des premiers auteurs français à écrire directement dans sa langue natale (encore que son père lui ait fait apprendre le latin et le grec avant le français !). Le philosophe Descartes, dont le nom a donné naissance à l’adjectif cartésien, censé définir la rigueur de l’esprit français, est postérieur à Montaigne (il a vécu au XVIIème siècle), et pourtant écrivait encore en latin. Il n’a donc pas écrit « je pense, donc je suis », mais bel et bien « cogito, ergo sum ».
Voici donc un petit florilège de ces mots latins utilisés tels quels en français.
- Alibi : ailleurs. Avoir un alibi signifie donc que l’on était ailleurs que là où il ne fallait pas se trouver.
- Addendum : ajout.
- Agenda : choses à faire. Désigne indifféremment un emploi du temps (avoir un agenda chargé) ou le support dans lequel on note ce que l’on doit faire.
- Anus: le terminus du tube digestif.
-
Collapsus: littéralement : tombé en ruine. Désigne une chute brutale de pression dans un organe. Quand il s’agit de la pression artérielle, c’est un collapsus cardio-vasculaire. L’adjectif dérivé est collabé, et le verbe, collaber, pronominal (se collaber). - Colostrum : le lait sécrété en fin de grossesse et les premiers jours après l’accouchement.
- Consensus: position moyenne acceptable par toutes les parties. Adjectif : consensuel(le). Le consensus est souvent qualifié de « mou », surtout par ceux qui préfèrent l’affrontement à l’apaisement.
- Cubitus : un des deux os du bras, l’autre étant le radius. Adjectif : cubital(e). Selon la terminologie internationale, le cubitus s’appelle en fait « ulna ».
- Cursus : course. Désigne en général un parcours universitaire.
-
Delirium tremens : délire trémulant (i.e tremblant). La manifestation la plus grave du sevrage alcoolique. - Dissensus : Mot peu employé, désignant le contraire d’un consensus. Pas d’adjectif.
- Exeat : qu’il sorte. Mot du langage ecclésiastique que l’on utilise parfois comme équivalent de « bon de sortie » pour un fonctionnaire ayant reçu une réponse favorable à sa demande de mutation.
- Exitus : Sortie de la vie, autrement dit synonyme de décès.
- Forum : dans la Rome antique, le forum était la place centrale d’une cité, qui servait de lieu de réunion publique, où les citoyens discutaient de la politique de la cité. Désigne actuellement un espace de discussion entre internautes, notamment pour les questions médicales.
- Genu valgum : déformation des membres inférieurs qui prennent la forme d’un X : quand les genoux se touchent, les pieds ne peuvent pas se toucher. Attention, on prononce « génu », bien qu’il n’y ait pas d’accent. La correction chirurgicale se fait par une « varisation ».
- Genu varum : c’est la déformation inverse, comme chez les cow boys. La correction de fait par « valgisation ».
- Hallux : en fait, le mot latin exact est « hallus ». Désigne le gros orteil.
- Hallux valgus : déformation du gros orteil qui part vers l’orteil voisin, avec apparition d’un « oignon » au niveau de l’angulation.
- Hiatus : ouverture. En anatomie, désigne un orifice de forme étroite et allongée, comme le « hiatus oesophagien », qui permet le passage de l’œsophage à travers le diaphragme. L’adjectif est hiatal, comme dans l’expression hernie hiatale, qui désigne l’ascension d’une partie de l’estomac dans le thorax.
- Humérus : l’os du bras. Adjectif : huméral.
-
Ictus : crise. Terme utilisé en neurologie : un ictus cérébral est une « attaque cérébrale ». - Infra: au-dessous de. Dans un texte, renvoie à un passage ultérieur « cf. infra ». Infra est également un préfixe, qui indique un stade préalable : une lésion « infraclinique » ne donne pas encore de signes cliniques, comme les petits cancers du sein non palpables, détectés par la mammographie de dépistage.
- Lapsus : erreur involontaire. Peut être « calami » quand c’est la plume qui trébuche, ou « linguae » quand c’est la langue qui a fourché.
- Macula : son nom complet est « macula lutea », autrement dit « tache jaune ». Située sur la rétine, elle est surtout connue pour sa détérioration avec l’âge, la fameuse DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge), qui peut conduire à la cécité.
- Maximum: le plus grand. Désigne le plus haut degré possible. En latin, le pluriel est « maxima » ; en français, « maximums ». Adjectifs : maximal, et même maximaliste.
- Média: media est, en latin, le pluriel de medium. En français, un média (médias au pluriel) est un moyen de diffusion de l’information, comme la radio, la télévision ou la presse.
- Médius: médian. Le troisième doigt de la main droite, également appelé le majeur car il est le plus long des doigts.
- Minimum : le plus petit. L’inverse de maximum. Comme pour maximum, le pluriel est « minima » en latin et « minimums » en français. Cependant, on parle volontiers de « minima sociaux ». Adjectifs : minimal et minimaliste.
- Molluscum : petite lésion dermatologique bénigne qui peut être « contagiosum » ou « pendulum ».
- Naevus : nom savant du grain de beauté, quand il est « mélanocytaire ». Si on l’écrit « naevus », le pluriel est « naevi » ; si on l’écrit « névus », comme le recommande l’Académie française, le pluriel devient « névus ». La forme maligne de cette tumeur s’appelle un mélanome.
- Nocebo: littéralement « je nuirai ». L’inverse, peu usité, de placebo.
- Opus: œuvre ; ouvrage. Terme très utilisé en musique pour désigner les œuvres publiées du vivant d’un compositeur. Le pluriel latin est « opera », qui a, toujours en musique, un tout autre sens.
- Pénis: voir phallus;
- Phallus: voir pénis.
- Placebo: « je plairai ». Peut être utilisé comme substantif (un placebo) ou comme adjectif (effet placebo). Bien que le mot soit considéré comme français, l’usage veut qu’on ne mette pas d’accent, contrairement à d’autres mots latins francisés comme « média », « spécimen » ou « véto ». Vous l’aurez compris, on prononce « placébo ».
- Princeps : premier. En bibliographie, une édition princeps est une édition originale. En pharmacologie, princeps désigne le nom commercial donné au départ à un médicament, contrairement à un générique : un médicament princeps.
- Processus : marche en avant. Un article est consacré à ce mot dans cette encyclopédie.
- Prolapsus: descente. Mot savant pour désigner une descente d’organes. Adjectif : prolabé ; verbe : prolaber, pronominal (se prolaber).
- Quorum : littéralement « d’entre eux ». Désigne le nombre de présents nécessaires pour démarrer et valider certaines réunions, notamment dans les établissements de santé.
-
Radius : un des deux os de l’avant-bras. Adjectif : radial, comme le nerf. - Raptus: littéralement : enlèvement. Désigne une violente crise nerveuse, ou une pulsion irrépressible, comme dans le « raptus suicidaire ».
- Ratio : en latin, la raison, d’où le sens de l’adjectif rationnel. Mais un ratio, c’est aussi un rapport entre deux grandeurs.
- Récessus: en latin, retraite. Terme d’anatomie désignant une cavité.
- Sébum : sécrétion des glandes sébacées, responsable de la « peau grasse » quand il est produit en excès. Contenu d’un kyste sébacé.
- Smegma : substance blanchâtre qui s’accumule sous le prépuce ou autour du clitoris, témoignant d’une hygiène douteuse. Souvent confondu avec du pus.
- Sinus : terme anatomique désignant une cavité naturelle (les sinus paranasaux par exemple), ou pathologique (comme le sinus pilonidal). L’adjectif dérivé est « sinusal », comme dans l’expression « rythme sinusal », qui caractérise un rythme cardiaque régulier.
- Situs inversus : anomalie congénitale dans laquelle les organes sont inversés en miroir par rapport à la normale : le cœur à droite et le foie à gauche.
- Spécimen : échantillon.
- Stimulus : en latin, aiguillon. Tout élément susceptible de déclencher une réaction, notamment du système nerveux : stimulus visuel, olfactif… Le pluriel est, indifféremment, stimulus ou stimuli.
- Supra : ci-dessus. Dans un texte, renvoie plus haut, comme infra renvoie plus bas. Supra peut aussi être un préfixe, mais on utilise plus volontiers « sur », comme dans surnaturel.
- Ulcus : ulcère. La forme latine est peu usitée.
- Ulna : nom du cubitus dans la terminologie internationale. Adjectif : ulnaire.
- Utérus: la matrice, en français de base.
- Valgus : bancal. Caractérise une déformation vers l’extérieur, comme dans l’hallux valgus (cf. supra).
- Varus : le contraire de valgus.
- Véto : littéralement : « je m’oppose ». User de son « droit de véto », permet d’empêcher qu’une décision soit prise, même si la majorité présente la souhaite. Un « véto » est aussi l’abréviation familière pour « vétérinaire ».
- Virus: aussi dangereux pour les humains que pour leurs ordinateurs.
- Volvulus : torsion d’une partie du tube digestif sur elle-même, entraînant une occlusion intestinale. Concerne avant tout le colon sigmoïde. Adjectifs : volvulé ; dévolvulé lorsque le volvulus a été levé.
Avant de terminer, je rappellerai qu’il y a quelques siècles, les médecins parlaient en latin, ce dont Molière s’est bien moqué dans son Malade imaginaire, avec son personnage du docteur Diafoirus et de son fils Thomas. Le docteur Diafoirus est l’archétype des médecins de cette époque, particulièrement inefficace en tant que médecin mais néanmoins très satisfait de son incompétence triomphante.
Et pour mettre un point final à cet article, rappelons que le mot « terminus » est également un mot latin.
Article publié le 10 novembre 2014