Aigu et chronique font référence à la durée d’une affection ; bénin et grave à son intensité.
Le contraire d’une maladie grave, ce n’est pas une maladie aiguë, mais une maladie bénigne. Le contraire d’une maladie aiguë, c’est une maladie chronique.
En acoustique, un son aigu a une fréquence élevée, comme celui du violon. Un son grave a une fréquence basse, comme celui de la contrebasse. Le contraire d’aigu, dans ce sens, c’est donc grave.
Instruments à cordes, aigüs et graves
Maladie grave et maladie bénigne
En médecine, le contraire d’une maladie grave, ce n’est pas une maladie aiguë, mais une maladie bénigne. Une affection habituellement bénigne, comme la grippe, peut parfois être grave, voire mortelle. La grippe espagnole du début du XXème siècle a fait plus de morts que la guerre de 14-18 !
Il y a différents degrés dans la gravité, les maladies les plus graves pouvant être mortelles (on dit aussi létales). On emploie également l’adjectif « sévère » à la place de grave, et le substantif « sévérité » à la place de « gravité ».
Affection aiguë et affection chronique
Toujours dans le langage médical, le contraire d’une maladie aiguë, c’est une maladie chronique.
Les affections chroniques ont habituellement un début progressif, et une durée longue. Certaines sont même définitives, comme le diabète : même bien équilibré, un diabétique restera diabétique jusqu’à la fin de ses jours.
Les affections aiguës, à l’inverse, ont en règle générale un début brutal et une durée brève. Exemple : l’appendicite aiguë. Plus le début d’une appendicite est brutal, plus les lésions de l’appendice risquent d’être importantes. On pourrait donc dire que « plus c’est aigu, plus c’est grave », ce qui serait un paradoxe en acoustique, comme indiqué ci-dessus !
Une affection aiguë peut se terminer de trois façons différentes : la guérison, avec ou sans séquelle, le décès du patient, ou le passage à la chronicité : c’est la chronicisation. Une poussée aiguë d’une affection chronique, c’est l’acutisation.
Article publié le 17 mars 2014