Anastomose, ligature et suture sont trois termes techniques du langage chirurgal.
On ligature des vaisseaux ; on suture des plaies ; on anastomose des tissus.
Ligature
Une ligature, (du latin ligare, lier) c’est, grosso modo, un noeud. On pose des ligatures essentiellement sur des vaisseaux, pour qu’ils ne saignent pas, sur des viscères creux, comme l’appendice, avant d’en faire l’exérèse, ou encore sur des tuyaux, comme le canal cystique, pour pouvoir enlever la vésicule biliaire, ou les trompes, pour obtenir une contraception définitive. Une ligature s’effectue soit avec des fils, résorbables ou non, soit avec des petites agrafes en titane que l’on appelle des clips.
Suture
Une suture (du latin sutura, couture) consiste à (re)coudre une plaie, que celle-ci soit traumatique ou causée délibérément par le chirurgien. Curieusement, on dit plus volontiers recoudre que coudre, alors que recoudre laisse supposer que l’on a préalablement décousu, ce qui n’est pas le cas.
Une plaie de la main doit être suturée. Si l’on a ouvert l’estomac, il va falloir, bien évidemment, le refermer, en réalisant une suture, qui peut être manuelle, menée avec du fil, ou mécanique, avec des agrafes ; c’est alors une pince spéciale qui réalise cet agrafage.
Comme tous les chirurgiens, j’ai constaté qu’une des premières questions que posent les opérés dès le réveil est la suivante : « combien m’avez-vous mis de points ? ». Comme si l’importance et la complexité d’une opération se mesurait à la taille de la cicatrice ! Bref, typiquement la question dénuée d’intérêt, mais à laquelle il faut pourtant bien répondre...
Points de suture
Anastomose
Une anastomose (du grec ana, avec, et stoma, bouche), c’est la suture d’un organe à un autre, ou d’un segment d’organe à un autre segment du même organe. C’est, en quelque sorte, un raccordement. Si l’on abouche par une suture l’estomac au jéjunum, on réalise une anastomose gastro-jéjunale, encore appelée gastro-jéjunostomie, le suffixe « stomie » signifiant abouchement. Si l’on enlève une partie du colon, on va réunir les deux extrémités par une anastomose, qui sera, là aussi, manuelle ou mécanique.
Sur le plan de la terminologie, on met toujours en premier l’organe d’amont, en en dernier l’organe d’aval : une anastomose entre le colon (l’amont) et le rectum (l’aval) est une anastomose colorectale.
Le danger d’une suture ou d’une anastomose, c’est le lâchage, responsable, au mieux d’une fistule, au pire d’une péritonite.
Anastomose sur "anse en Y"
Article publié le 28 août 2017