Le secret médical est la modalité médicale du secret professionnel.
Il s’impose à tous les médecins, et le non respect (la violation) de ce secret est passible de sanctions ordinales plus ou moins lourdes. Il s’impose également aux collaborateurs des médecins, comme leur secrétaire, ou le personnel soignant dans les établissements de santé, tant publics que privés.
Patients et secret médical
En ce qui concerne les patients, ils sont dépositaires de ce secret, et sont en droit d’attendre qu’il soit respecté par le corps médical ; mais, en revanche, ils sont libres de donner à qui ils veulent des informations sur leur état de santé. Si une personnalité dit à un journaliste qu’elle est porteuse du VIH, et quelle l’autorise à rendre cette information publique, c’est son droit le plus strict, et le journaliste n’est pas critiquable, d’autant que, s’il est soumis au respect de la vie privée, il ne l’est pas à celui du secret médical.
Si vous devez subir une intervention chirurgicale, et que vous êtes salarié(e), vous irez probablement voir votre patron pour le prévenir que vous serez indisponible pendant un certain temps, et qu’il devra se passer de vous. Si cela ne vous pose pas de problème, vous pourrez lui en donner la raison précise ; en revanche, vous n’avez pas à lui répondre s’il vous pose la question, et que vous voulez garder cette information confidentielle.
Violation du secret médical
Un cas de violation du secret médical a défrayé la chronique à la mort de François Mitterrand : son médecin personnel, le Dr Gübler a indiqué dans la presse ce que beaucoup de gens bien informés savaient depuis le début, à savoir que son célèbre patient était atteint d’un cancer métastatique de la prostate au moment de sa première élection, et qu’il était peu probable qu’il irait au terme de son second mandat, ce qui est pourtant arrivé. Il a indiqué avoir, sur ordre de son célèbre patient, publié de faux bulletins de santé pendant la durée des deux septennats. Eh bien, ce qui a été reproché par le Conseil de l’Ordre à cet estimable praticien, ce n’est pas d’avoir menti pendant 14 ans au sujet de l’état de santé du Président, mais d’avoir dévoilé la supercherie à la mort de ce dernier, ce qui lui a valu d’être lourdement sanctionné.
Cela peut paraître absurde, mais, quand on y réfléchit, il a menti par la volonté de son patient, et a dit la vérité de sa propre initiative. En écrivant cela, je ne viole évidemment pas le secret médical, puisque ce n’est pas sous le sceau du secret médical que j’ai eu connaissance de cette information, tombée dans le domaine public.
Article publié le 3 mars 2014