L’embryon et le fœtus sont les deux stades successifs de la vie intra-utérine, jusqu’à la naissance d’un nouveau-né.
L’embryon et le fœtus sont le champ d’action de l’embryologie, discipline qui étudie l’organisme en formation, depuis la fécondation jusqu’à la naissance.
Embryon
Un embryon est un organisme en cours de développement, depuis la première division du zygote (l’œuf fécondé) jusqu’à la formation des principaux organes. Dans l’espèce humaine, cette période dure huit semaines (ce qui correspond à dix semaines d’aménorrhée). Passée cette date, et jusqu’à l’accouchement, l’embryon devient un fœtus. La nidation de l’embryon dans l’utérus se fait au bout d’une semaine.
On notera que la période pendant laquelle une IVG est autorisée en France, à savoir 14 semaines d’aménorrhée, ce qui correspond à 12 semaines de grossesse, ne concerne pas que l’embryon, mais aussi le fœtus. Et l’on peut aisément comprendre que les opposants à l’IVG n’admettent pas qu’un fœtus de 11 semaines de vie ne soit pas considéré comme une personne, et donc susceptible d’être l’objet d’une IVG, alors qu’un fœtus de 13 semaines serait déjà un être humain, à respecter absolument.
Dans le cadre de la fécondation in vitro (FIV), les embryons sont produits artificiellement en dehors du corps de la femme. La stimulation hormonale des ovaires de la femme infertile permet d’obtenir plusieurs ovocytes qui vont être recueillis par ponction écho-guidée dans un bloc opératoire, sous anesthésie locale ou générale. Ils sont ensuite mis en contact avec le sperme du donneur (le conjoint s’il est fertile).
Deux techniques sont possibles : la FIV classique, dans laquelle l’ovocyte est mis en contact direct avec des spermatozoïdes, et la FIV ICSI (micro-injection intra-cytoplasmique d’un spermatozoïde), technique dans laquelle un seul spermatozoïde est introduit à l’intérieur de chaque ovocyte. Les ovocytes ainsi fécondés par l’une ou l’autre de ces deux techniques sont ensuite mis en culture, et les embryons ainsi obtenus sont sélectionnés pour leur transfert dans l’utérus via son col : c’est le transfert d’embryons. Ce transfert concerne en général de 1 à 3 embryons ; les embryons surnuméraires peuvent être congelés pour servir ultérieurement au couple infertile, pour de nouvelles tentatives, pendant la période légale de cinq ans : c’est la congélation d’embryons.
Si le couple qui a fait congeler les embryons n’en a plus besoin personnellement, il a plusieurs options possibles : demander l’arrêt de la conservation ; donner les embryons à la recherche, ou les donner à un couple infertile dans le cadre de la PMA (Procréation médicalement assistée), appelée officiellement AMP (Aide médicale à la procréation) : c’est le don d’embryons, qui se pratique sous l’égide de l’Agence de la biomédecine. Pour le couple qui reçoit les embryons d’un couple donneur, cette technique s’appelle l’accueil d’embryons.
Fœtus
Le fœtus est le stade de développement intra-utérin qui succède à l’embryon et aboutit à la naissance d’un nouveau-né. Le passage de l’embryon au fœtus se fait quand l’organogénèse (formation des tissus et des organes) est terminée, soit à la fin de la 8ème semaine. Cependant, à ce stade les organes génitaux ne sont pas encore différenciés, ce qui ne permet pas de connaître le sexe d’un fœtus de 8 semaines.
L’adjectif correspondant à fœtus est fœtal : on parle par exemple de malformations fœtales.
Ces malformations fœtales peuvent être dues à trois types de causes : intrinsèques (ou constitutionnelles), extrinsèques (ou environnementales), et multifactorielles. Les premières concernent les malformations d’origine génique ou chromosomique (comme les trisomies). Les deuxièmes incluent les causes infectieuses (toxoplasmose) et toxiques (thalidomide).
On parle de malformations fœtales, et pas de malformations embryonnaires, car celles-ci aboutissent en général à un avortement spontané (« fausse couche »), et ne sont donc pas constatées.
On fera attention à la prononciation : la ligature (le graphème) « œ » se prononce ici comme un « é » et non comme un « eu ».
Embryogénèse et organogénèse
La discipline médicale qui étudie l’embryogénèse, autrement dit l’organisme en formation, embryon puis fœtus, de la fécondation à la naissance d’un être vivant autonome, s’appelle l’embryologie. Il n’y a pas de « fœtologie ».
L’organogénèse correspond à la période de formation des tissus et des organes chez l’embryon, autrement dit à la phase initiale de l’embryogénèse. La fin de l’organogénèse définit le passage du stade embryonnaire au stade fœtal, soit à la fin de la 8ème semaine de grossesse.
L’organogénèse est le processus de formation des organes, à partir des trois feuillets embryonnaires fondamentaux que sont l’ectoderme, le mésoderme et l’endoderme.
Schématiquement, l’ectoderme (feuillet externe) donne naissance à l’épiderme (la peau) et au neuroderme (le système nerveux) ; le mésoderme (feuillet moyen) au squelette, aux muscles et aux vaisseaux ; l’endoderme (feuillet interne) au tube digestif et à l’appareil respiratoire.
Recherches embryologiques
Depuis 2013, il est légal en France d’effectuer des recherches sur l’embryon et les cellules souches, sous certaines conditions strictement encadrées par l’Agence de la biomédecine. Elles portent en fait sur les cellules souches issues d’embryons, plus que sur l’embryon lui-même.
Article publié le 25 avril 2016