L’homéostasie se définit comme un processus permanent de régulation qui permet à l’organisme de maintenir toutes les constantes du milieu intérieur dans les limites des valeurs normales.
Le milieu intérieur est un concept élaboré par le célèbre physiologiste français Claude Bernard.
Il est constitué par trois milieux liquides, le plasma sanguin, la lymphe et le liquide interstitiel.
L’eau dans l’organisme
L’eau est le principal constituant de l’organisme humain, puisqu’elle représente 65% du poids d’un individu (ce qui fait environ 50 litres pour une personne pesant 75 kg).
Cette teneur en eau dépend de plusieurs facteurs :
- la corpulence : la proportion d’eau est plus importante chez une personne maigre ;
- l’âge, qui fait diminuer la proportion d’eau car les tissus, en vieillissant, se déshydratent, l’eau étant progressivement remplacée par de la graisse.
Le corps humain n’a pas la capacité de stocker l’eau, qui est éliminée en permanence par trois mécanismes : la sécrétion d’urine, l’expiration (vapeur d’eau), et surtout la transpiration.
Les pertes en eau varient en fonction des conditions atmosphériques et de l’activité. Ces pertes doivent impérativement être compensées, sous peine de déshydratation. Sans aucun apport d’eau, la survie d’un être humain ne dépasse pas deux ou trois jours.
Les apports en eau proviennent des boissons, en premier lieu, et de l’alimentation solide, les aliments contenant tous une proportion plus ou moins importante d’eau.
Un adulte de taille moyenne vivant en région tempérée, et n’effectuant pas d’effort particulier, doit consommer environ 2,5 l d’eau par jour (1,5 litre par les boissons et 1itre par l’alimentation solide). Ces quantités doivent être adaptées aux pertes, notamment grâce au mécanisme de la soif.
Les personnes âgées ressentent peu la soif, et se déshydratent rapidement en cas de forte chaleur (cf. la canicule de 2003, qui a fait de nombreuses victimes dans cette population particulière).
La plus grande partie de cette eau est contenue dans les cellules, dont elle est le principal constituant : c’est le compartiment intracellulaire.
Cette eau remplit de nombreuses fonctions métaboliques, et participe au maintien de la température corporelle.
Milieu intérieur
L’eau et les liquides contenus dans l’organisme se trouvent localisés dans deux compartiments : intracellulaire, le plus abondant, et extracellulaire. C’est le compartiment extracellulaire qui représente ce que l’on appelle le milieu intérieur.
Ce milieu intérieur est donc constitué par le plasma (55% de la masse sanguine), la lymphe canalaire (celle qui circule dans les vaisseaux lymphatiques), et la lymphe interstitielle ou liquide interstitiel.
Le milieu intérieur constitue le véritable milieu de vie des cellules : elles y puisent ce dont elles ont besoin pour vivre, et y déversent les déchets de leur activité pour qu’ils soient amenés jusqu’aux sites d’élimination. Ces échanges entre compartiments intracellulaire et extracellulaire se font à travers la membrane cellulaire.
Homéostasie
Le terme homéostasie (du grec homoios, identique, et stasis, stabilité) est également une création de Claude Bernard, comme la notion de milieu intérieur.
Ce mécanisme de régulation des grands équilibres métaboliques est sous la dépendance du système nerveux autonome et du système endocrinien. Ces deux systèmes permettent d’éviter les déficits et les excès métaboliques.
Les principaux équilibres qui doivent être conservés, sous peine de troubles graves, voire mortels, sont les suivants :
- Equilibre hydro-électrolytique, concernant l’eau (déshydratation et rétention hydrique) et les électrolytes, dont les ions essentiels suivants : sodium (Na+), calcium (Ca++), potassium (K+) : natrémie (hypo ou hypernatrémie), calcémie (hypo ou hypercalcémie), kaliémie (hypo ou hyperkaliémie).
- Equilibre acidobasique (ou acide-base) : pH, réserve alcaline (RA), gaz carbonique, osmolarité : acidose ou alcalose, capnie (hypo ou hypercapnie), hyperosmolarité.
- Equilibre glycémique : hypo ou hyperglycémie.
- La température corporelle : homéothermie (hypo ou hyperthermie).
- Article publié le 9 novembre 2015