L’occlusion, c’est la fermeture d’une structure anatomique. L’occlusion la plus connue concerne l’intestin : occlusion intestinale.
L’occlusion (en latin occlusio, action de fermer), se rencontre dans différentes circonstances physiologiques (l’occlusion dentaire) comme pathologiques (l’occlusion intestinale).
Occlusion intestinale et iléus
L’occlusion intestinale est un arrêt complet du transit des matières fécales et des gaz dans un segment de l’intestin, que ce soit l’intestin grêle (occlusion du grêle) ou le ôolon (occlusion colique). Rappelons que le côlon s’appelle aussi le gros intestin, mais pas le « gros côlon », comme on l’entend souvent dire.
Pour parler d’une occlusion, on peut également employer l’expression syndrome occlusif ; quand l’occlusion est incomplète, il s’agit, au choix, d’une subocclusion ou d’un syndrome subocclusif.
L’occlusion intestinale est une des urgences les plus fréquentes en pathologie digestive.
Il existe deux grands mécanismes d’occlusion : l’occlusion mécanique et l’occlusion fonctionnelle, également appelée iléus (bien que l’iléus biliaire désigne une occlusion mécanique)
- L’occlusion mécanique relève de trois types de mécanismes : l’obstruction, la strangulation et l’invagination.
- L’obstruction par un obstacle est le mécanisme le plus fréquemment rencontré à l’origine d’une occlusion. Comme l’intestin peut être assimilé à un tuyau, l’obstacle peut être situé dans la lumière (obstacle intraluminal : fragment d’aliment non digéré ou calcul biliaire : iléus biliaire) ; dans la paroi (obstacle intramural comme une tumeur, bénigne ou maligne) ; en dehors de l’organe (obstacle extraluminal comme une bride : occlusion sur bride).
- La strangulation entraîne l’arrêt de l’apport sanguin dans le segment concerné, ce qui entraîne ischémie puis nécrose intestinale si l’intervention n’est pas effectuée en urgence pour décomprimer l’axe vasculaire : hernie ou éventration étranglée ; volvulus du grêle ou du sigmoïde.
- L’invagination est un phénomène rare, dans lequel un segment d’intestin grêle progresse à l’intérieur du segment d’aval, ce qui aboutit à la création d’un « boudin d’invagination ». L’invagination intestinale aiguë est une affection rencontrée essentiellement dans la petite enfance.
Selon qu’il s’agit d’une occlusion mécanique du grêle ou du colon, la fréquence des causes énumérées diffère : pour l’intestin grêle, les causes les plus fréquentes sont la hernie étranglée et l’occlusion sur bride ; pour le côlon, c’est le cancer colique la cause de loin la plus fréquente.
Au niveau du colon, on décrit une forme particulière d’occlusion fonctionnelle, la colectasie aiguë idiopathique, ou pseudo-obstruction colique aiguë idiopathique, plus connue sous l’appellation de syndrome d’Ogilvie. Cette dilatation (ectasie) aiguë du colon sans obstacle est fréquente chez les patients âgés sous neuroleptiques, vivant habituellement en institution (EHPAD). Son mécanisme relève plutôt de l’occlusion fonctionnelle que de l’occlusion organique.
2. L’occlusion fonctionnelle est due à une paralysie de l’intestin grêle, qui perd momentanément sa capacité à être animé de mouvements péristaltiques. Cet « iléus paralytique » relève de deux mécanismes : l’occlusion inflammatoire et l’occlusion réflexe.
- L’iléus inflammatoire survient en présence d’un épanchement péritonéal qui enflamme la séreuse intestinale : péritonite ou hémopéritoine.
- L’iléus réflexe peut être en rapport avec un phénomène présent dans l’espace rétropéritonéal (hématome rétropéritonéal, traumatisme du rachis), ou encore avec une cause métabolique comme l’hypokaliémie.
En chirurgie abdominale, quand le transit intestinal tarde à se rétablir après une intervention, on parle d’iléus postopératoire, qui relève des deux mécanismes, inflammatoire et fonctionnel. Il est indispensable de s’assurer qu’il ne s’agit pas d’une véritable occlusion postopératoire, laquelle nécessiterait une réintervention. L’imagerie permet en règle générale de prendre la bonne décision.
D’une manière générale, devant un syndrome occlusif, la difficulté que rencontre le clinicien tient à la nécessité de bien poser les indications opératoires, car toutes les occlusions ne requièrent pas une sanction chirurgicale ; mais, quand celle-ci est indispensable, il faut savoir la faire à temps, tout retard pouvant être préjudiciable. Bref, le chirurgien devra naviguer entre deux écueils opposés : opérer trop souvent ou opérer trop tard. Il sera aidé dans cette difficile décision par l’imagerie, notamment le scanner (TDM).
Occlusion vasculaire
Différents mécanismes peuvent obstruer complètement une artère ou une veine, donnant lieu à une occlusion : une embolie, une thrombose, ou une sténose.
Mais, en pratique, on donne rarement à ce phénomène le nom d’occlusion, sauf dans des cas particuliers comme l’occlusion de l’artère centrale de la rétine (due à une embolie aiguë) ou l’occlusion totale chronique d’une artère coronaire (par sténose chronique).
Occlusion dentaire et occlusion du conduit vocal
En dentisterie, l’occlusion dentaire désigne la manière dont les dents sont jointives lorsque la bouche est fermée. Cette notion est importante en orthodontie.
Quand cette occlusion dentaire ne se fait pas bien, des symptômes peuvent se développer, dans le cadre de la maladie occlusale, ou malocclusion dentaire. Une forme particulière de celle-ci est le SADAM, ou syndrome algo-dysfonctionnel de l’appareil manducateur (syndrome de Costen).
Une occlusion dentaire défectueuse est parfois incriminée dans l’étiopathogénie de certaines maladies comme la fibromyalgie.
En linguistique, l’occlusion est un phénomène phonétique articulatoire, qui permet l’émission d’une consonne occlusive (une occlusive) comme le p, le t et le k (orales sourdes), ou le b, le d et le g (orales sonores). Cette notion est utile en orthophonie.
Article publié le 23 novembre 2015