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Parasympathique / Sympathique / Système nerveux entérique

Le système nerveux est organisé en deux entités : le système nerveux somatique, responsable de tout ce qui est volontaire, et le système nerveux  autonome, également appelé système nerveux végétatif, qui gère les fonctions automatiques.


Le système nerveux autonome est lui-même subdivisé en trois composantes : les systèmes nerveux entérique, sympathique (appelé également orthosympathique) et parasympathique.

Il n’est pas facile de savoir pourquoi les anatomistes qui ont décrit ce système nerveux ont utilisé l’adjectif sympathique pour le nommer. En effet, le sens habituel de cet adjectif est « relatif à la sympathie », ou « qui inspire la sympathie ». En revanche, « qui agit indirectement », comme l’encre sympathique ou la magie sympathique utilisée dans le vaudou, est un sens peut-être plus en rapport avec la signification médicale qui va être ici développée.


Système nerveux autonome (végétatif)

Le rôle du système nerveux autonome (SNA) est de réguler les fonctions automatiques, celles dont nous n’avons pas conscience, et Système nerveux autonomesur lesquelles notre volonté ne peut pas agir : on ne peut pas, à volonté, accélérer ou ralentir son rythme cardiaque.

Ce système est également appelé végétatif car il assure les fonctions végétatives, celles qui continuent de fonctionner chez un sujet en état végétatif.

Ces fonctions automatiques concernent les muscles lisses (ceux de l’intestin en particulier), la respiration, le système cardio-vasculaire, et certaines glandes exocrines comme endocrines.

Système nerveux

Le système nerveux entérique contrôle les activités motrice et sécrétrice du tube digestif. Les deux autres systèmes fonctionnent en règle générale de manière antagoniste, en agissant tantôt comme un accélérateur, tantôt comme un frein, sur les différents organes comme le cœur (tachycardie ou bradycardie).

Le système nerveux autonome participe au maintien de l’homéostasie (équilibre interne de l’organisme).

Le dérèglement du SNA est responsable d’une dystonie (dysautonomie) neurovégétative.

Anatomie du système nerveux autonome

Ganglion semi-lunaireLe système sympathique est formé principalement de deux chaînes ganglionnaires situées de chaque côté de la colonne vertébrale dorso-lombaire: chaîne pré-vertébrale et chaîne para-vertébrale. Le premier neurone vient de la moelle épinière et se termine au niveau d’un ganglion (neurone préganglionnaire) ; le second neurone va du ganglion à l’organe effecteur (neurone ganglionnaire) ; cette description en deux neurones est également valable pour le parasympathique.

Le système parasympathique est organisé autour de la Xème paire de nerfs crâniens : le pneumogastrique, ou nerf vague (d’où le nom de système vagal donné parfois à ce système). Le nerf pneumogastrique droit fait relais au niveau du plexus cœliaque (plexus solaire), dans lequel se trouve le ganglion semi-lunaire, qui reçoit en outre des fibres des nerfs grand et petit splanchniques, ainsi que du nerf phrénique.

Les nerfs splanchniques sont des nerfs du système nerveux autonome qui innervent les viscères abdominaux et pelviens. Ces nerfs appartiennent au sympathique aux niveaux thoracique, lombaire et sacré ; au parasympathique au niveau pelvien.

Synapses et neurotransmetteurs

Une synapse est la jonction fonctionnelle entre deux neurones. Au niveau synaptique le message nerveux n’est plus électrique, Synapsecomme dans l’axone du nerf, mais chimique ; ce message est véhiculé par des molécules appelées neurotransmetteurs.

Dans le système nerveux autonome, qui fonctionne avec deux neurones, l’un préganglionnaire et l’autre ganglionnaire, il existe donc une première synapse entre le nerf préganglionnaire et le neurone ganglionnaire, et une seconde synapse entre le nerf ganglionnaire et son effecteur situé dans l’organe cible. Les ganglions en question sont, bien évidemment, des ganglions nerveux, et non pas des ganglions lymphatiques.

Ces neurotransmetteurs sont au nombre de deux : l’acétylcholine et la noradrénaline (qui est une catécholamine).

Les fibres préganglionnaires dans les deux systèmes (orthosympathique et parasympathique) sont cholinergiques, c’est-à-dire qu’elles libèrent de l’acétylcholine, qui est donc le neurotransmetteur commun aux deux systèmes.

En revanche, au niveau de la synapse entre le nerf ganglionnaire et l’effecteur, le neurotransmetteur diffère dans les deux systèmes : l’acétylcholine dans le système parasympathique, et la noradrénaline dans le système sympathique.

RécepteursNeurotransmetteurs

Les neurotransmetteurs agissent en se fixant sur des récepteurs. Les récepteurs de l’acétylcholine sont de deux types : récepteurs nicotiniques et récepteurs muscariniques ; les récepteurs aux catécholamines sont adrénergiques. Les récepteurs nicotiniques sont ainsi appelés car la nicotine est un agoniste de l’acétylcholine (elle mime son action). Les récepteurs muscariniques possèdent deux types d’effet : inhibiteur ou  excitateur.

Quand le neurotransmetteur est l’acétylcholine, le récepteur est nicotinique au niveau de la première synapse, et muscarinique au niveau de l’effecteur ; quand le neurotransmetteur est une catécholamine, le récepteur est adrénergique.

Médullosurrénales

Médullo-surrénaleLes glandes médullosurrénales font office de relais ganglionnaire dans le système orthosympathique. Elles sont stimulées par les axones des nerfs préganglionnaires, avec une transmission par l’acétylcholine ; mais les récepteurs ne sont pas nicotiniques, mais muscariniques. La catécholamine sécrétée dans le sang par la surrénale n’est pas la noradrénaline, mais l’adrénaline. Les médullosurrénales appartiennent donc au système sympathique, mais avec des variantes par rapport au fonctionnement de ce dernier.

 

Actions du système sympathique (orthosympathique)

Le système sympathique sollicite plus, dans l’ensemble, l’organisme que son homologue parasympathique. Il sert à mobiliser l’énergie en période de stress : il est dit ergotrope. L’action du système orthosympathique est permanente, mais cruciale en situation d’urgence.

Les principaux effets du sympathique sont les suivants :

  • Cœur et  vaisseaux : augmentation de la fréquence cardiaque et de la force de contraction du myocarde ; vasoconstriction.
  • Poumons : dilatation des bronches.
  • Tube digestif : diminution de la motricité ; contraction des sphincters ; inhibition des sécrétions digestives.
  • Vessie : relâchement.
  • Pupille : mydriase (dilatation pupillaire).
  • Organes génitaux : orgasme et éjaculation.
  • Glandes : glycogénolyse ; lipolyse ; sécrétion des glandes salivaires et sudoripares (au niveau de ces dernières, la transmission  n’est pas adrénergique mais cholinergique, avec activation des récepteurs muscariniques) ; sécrétion d’adrénaline et de noradrénaline par les médullosurrénales ; pancréas exocrine : inhibition de la sécrétion ; pancréas endocrine : inhibition de la sécrétion d’insuline et stimulation de la sécrétion de glucagon.

Actions du système parasympathique

Le système parasympathique a pour mission d’économiser l’énergie et de maintenir les activités de base ; il est dit trophotrope.

Ses principaux effets sont les suivants, en règle générale opposés à ceux du sympathique :

  • Cœur : diminution de la fréquence cardiaque et de la force de contraction des oreillettes ;  vasodilatation dans certains territoires.
  • Poumons : constriction bronchique et sécrétion de mucus.
  • Tube digestif : augmentation de la motricité ; relaxation des sphincters ; stimulation des sécrétions digestives.
  • Vessie : contraction.
  • Pupille : myosis (contraction pupillaire).
  • Organes génitaux : érection.
  • Glandes : sécrétion des glandes salivaires et sudoripares ; pancréas exocrine : stimulation de la sécrétion ; pancréas endocrine : stimulation de la sécrétion d’insuline et inhibition de celle du glucagon.

Système nerveux entérique

Système nerveux entériqueLe système nerveux entérique est parfois qualifié de « deuxième cerveau », tant le tractus digestif comporte de neurones (on avance le chiffre de 200 millions). C’est la partie du SNA qui contrôle les activités du tube digestif : motrice (péristaltisme), sécrétoire et vasculaire.

Son étude constitue la neurogastroentérologie, discipline en plein essor.

Fonctionnnement du SNACe système est constitué de deux plexus ganglionnaires étagés sur toute la hauteur du tube digestif : le plexus myentérique d’Auerbach, qui contrôle la motricité,  et le plexus sous-muqueux de Meissner, qui gère les sécrétions.

Le système entérique est en interaction avec le sympathique et le parasympathique, mais il fonctionne de manière autonome. Il utilise les mêmes neurotransmetteurs (acétylcholine et noradrénaline), mais également la sérotonine, dont il est le principal fournisseur. La sérotonine est impliquée dans la gestion des émotions, ce qui expliquerait que les manifestations fonctionnelles liées au stress, comme dans le trac, soit essentiellement des manifestations digestives.

Le système nerveux entérique est relié au système nerveux central par l’intermédiaire du nerf vague (le pneumogastrique).

Médicaments mimétiques

Certaines molécules peuvent reproduire, mimer le fonctionnement des deux systèmes sympathiques : ce sont d’un côté les sympathicomimétiques (ou sympathomimétiques), et de l’autre les parasympathicomimétiques (ou parasympathomimétiques), substances agonistes.

  • Sympathicomimétiques : les catécholamines (adrénaline, noradrénaline, dopamine) ; l’éphédrine et ses dérivés de synthèse (béta2 mimétiques). Ces molécules sont utilisées en réanimation, pour traiter l’état de choc, en pneumologie (traitement de l’asthme et de la BPCO), ou encore en obstétrique (traitement de la menace d’accouchement prématuré et tocolyse).
  • Parasympathicomimétiques : il s’agit essentiellement de la prostigmine (effet cholinergique).

Médicaments lytiques (bloquants)

A l’inverse des précédentes, certaines molécules peuvent bloquer (inhiber) le fonctionnement de ces deux systèmes. Ce sont des antagonistes : sympathicolytiques (ou sympatholytiques) et parasympathicolytiques (ou parasympatholytiques).

  • Sympathicolytiques : selon les récepteurs qu’ils bloquent, ce sont des alpha bloquants ou des béta bloquants. Ils sont surtout utilisés en cardiologie.
  • Parasympathicolytiques (également appelés « vagolytiques ») : essentiellement l’atropine (effet anticholinergique).
  • Article publié le 21 septembre 2015
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