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Pharmacie / Pharmacologie / Pharmacopée / Pharmacovigilance

Le mot grec pharmakon, qui désignait dans la Grèce antique à la fois  le poison et le remède, a donné naissance à plusieurs substantifs qui ont tous trait au médicament : la pharmacie, la pharmacologie, la pharmacopée, la pharmacovigilance.


Le médicament est la base de la thérapeutique dans la médecine occidentale conventionnelle. C’est la discipline pharmaceutique qui le gère.


Pharmacie et parapharmacie

Le terme pharmacie désigne à la fois la discipline pharmaceutique et le lieu où s’exerce cette discipline, qu’il s’agisse d’une pharmacie de ville, dite d’officine, ou d’une pharmacie hospitalière, encore appelée PUI, pour pharmacie à usage interne.

On parle également d’armoire à pharmacie pour désigner le meuble dans lequel les particuliers rangent leurs médicaments.

Les pharmacies de ville sont identifiées en façade par une croix verte, qui est allumée quand la pharmacie est ouverte.

Il existe toujours une pharmacie de garde disponible aux heures de fermeture, notamment la nuit et le week-end.

Quant au terme parapharmacie, il est réservé à tout ce qui se vend sans ordonnance dans une pharmacie.

Il s’agit donc essentiellement de produits de soins et d’hygiène, non remboursés, qui peuvent  aussi être vendus par un professionnel non pharmacien, par exemple dans une grande surface. L’exemple nous vient des Etats-Unis, avec les drug stores, qui vendent aussi, comme leur nom l’indique, des médicaments.

Pharmacien, pharmacienne

La pharmacie en tant que discipline est exercée par des pharmaciens, qui sont titulaires d’un doctorat en pharmacie à la fin de leurs études universitaires. Cependant, il n’est pas habituel dans notre pays de les appeler par leur titre de docteur, que l’usage à tendance à réserver aux médecins.

Les pharmaciens étaient autrefois appelés apothicaires, qui est encore leur nom dans certaines langues, comme l’allemand.

Les internes en pharmacie sont traditionnellement désignés par le jargon universitaire comme des « potards » (des potardes quand il s’agit de filles), en raison des nombreux pots que le pharmacien utilisait autrefois pour conserver ses produits. Certains de ces « pots à pharmacies » sont de véritables œuvres d’art, et sont parfois exposés dans les officines.

Comme l’officine de pharmacie a son emblème, la croix verte, les pharmaciens ont leur caducée spécifique, qui représente le serpent d’Asclépios qui s’enroule autour de la coupe d’Hygie, déesse de la mythologie grecque.

Il y a des pharmaciens d’officine, qui sont des praticiens libéraux, et des pharmaciens hospitaliers, qui font partie du personnel médical, et sont donc « praticiens hospitaliers » quand ils sont titulaires. Leur travail n’est pas tout-à-fait le même.

En officine, le pharmacien délivre des médicaments à deux types de clients : ceux qui viennent avec une ordonnance de leur médecin, et ceux qui n’en ont pas. Son rôle ne se limite pas, loin de là, à vendre des médicaments.

Dans le premier cas, le pharmacien doit vérifier, avant de délivrer, que la prescription est bien conforme au patient, notamment en termes de posologie ou d’associations de médicaments (l’erreur du médecin est toujours possible).

Il explique au patient comment il doit prendre ses médicaments (en particulier les horaires de prise et la relation avec les repas), et quels en sont les principaux effets secondaires. Bref, il a un véritable rôle de conseil.

De plus, le pharmacien a une obligation de « substitution », c’est-à-dire que, chaque fois que c’est possible, il doit délivrer un générique plutôt que le princeps, sauf si l’ordonnance comporte la mention manuscrite « non substituable ». Les patients n’acceptent pas toujours de bon gré cette substitution.

Le rôle  de conseil du pharmacien est encore plus important quand le patient se présente directement à l’officine, sans être passé par son généraliste. Il devra alors délivrer des médicaments qui sont censés être efficaces contre les symptômes décrits, et orienter rapidement vers le médecin traitant en cas d’échec ou de signes inquiétants.

Le rôle du pharmacien hospitalier est assez différent. Il consiste avant tout à assurer la conformité du circuit du médicament dans la structure, depuis les achats jusqu’à la délivrance, si possible nominative. Il faut pour cela que la prescription soit informatisée, ce qui est de plus en plus souvent le cas dans les hôpitaux.

Là encore, le pharmacien doit s’assurer de la validité de la prescription, en procédant à son « analyse pharmaceutique ». Par exemple, en cas de prescription d’un médicament néphrotoxique (toxique pour le rein), il s’assurera que la posologie est conforme à la fonction rénale. Dans le cas contraire, il passera un petit coup de téléphone au prescripteur, pour lui demander, sans le vexer, qu’il veuille bien modifier sa prescription.

Le pharmacien hospitalier a également en charge la rédaction du CBUMPP, autrement dit du contrat de bon usage des médicaments, produits et prestations, que l’on appelle plus familièrement le CBU.

La spécialité d’hygiène hospitalière peut être exercée indifféremment par un médecin ou un pharmacien, mais l’habitude veut que l’on parle de « médecin hygiéniste », même si c’est un pharmacien qui occupe cette fonction.

Une femme qui exerce la profession de pharmacien est une pharmacienne, même si certaines d’entre elles se présentent en disant « je suis pharmacien ». Les habitudes ont la vie dure.

Dans une pharmacie, qu’elle soit de ville ou hospitalière, travaillent non seulement des pharmaciens, mais également des auxiliaires, les préparateurs en pharmacie, habilités à servir les clients lorsqu’il s’agit d’une officine. Leur fonction est différente dans une pharmacie hospitalière.

Pharmacologie

La pharmacologie est la discipline scientifique qui explore les mécanismes d’interaction entre une substance active et l’organisme dans lequel elle est censée agir dans un but thérapeutique. Les études pharmacologiques servent à élaborer de nouveaux médicaments et à améliorer ceux dont on dispose déjà.

La pharmacologie est exercée par des pharmacologues, qui, contrairement à ce que l’on pourrait croire, ne sont pas nécessairement des pharmaciens, mais aussi des médecins ou des chercheurs.

Le champ d’action de la pharmacologie  est assez vaste, puisque les études pharmacologiques servent, entre autres, à étudier les moyens d’administration des médicaments, les interactions médicamenteuses, ou encore les effets secondaires des médicaments.

La pharmacologie  touche en premier chef  la recherche fondamentale, mais elle a aussi sa place en recherche clinique (pharmacologie clinique), en toxicologie et en épidémiologie (pharmaco-épidémiologie).

La pharmacologie possède deux sous-disciplines, la pharmacocinétique (ce que fait l’organisme a un médicament) et la pharmacodynamique (ce que le médicament fait à l’organisme).

La pharmacocinétique étudie le devenir d’une substance active après son administration dans l’organisme sous forme de médicament.

La pharmacodynamique (ou pharmacodynamie) décrit les effets qu’une substance active produit sur l’organisme.

Pharmacopée

Dans la Grèce antique, la pharmacopée désignait l’art de préparer les médicaments. Plus tard, et jusqu’au XIXème siècle, une pharmacopée était une encyclopédie des plantes médicinales, que l’on pourrait qualifier de « Dictionnaire Vidal » de l’époque.

De nos jours, le terme pharmacopée désigne un recueil à caractère officiel et règlementaire des matières premières autorisées par la législation d’un pays (ou d’un groupe de pays) pour la fabrication des médicaments. Il existe donc une pharmacopée française (qui s’appelait « codex » jusque dans les années 60), une pharmacopée européenne, publiée par le Conseil de l’Europe, et une pharmacopée mondiale, qui est sous la responsabilité de l’OMS (Organisation mondiale de la santé).

Pharmacopée désigne aussi, par métonymie (figure de rhétorique qui remplace un concept par un autre avec lequel il a un rapport logique sous-entendu), l’ensemble des médicaments ou plantes médicinales utilisés dans une région ou une époque données.

Pharmacovigilance

Selon le code de la santé publique (CSP), dans son article R 5121-150, « la pharmacovigilance a pour objet la surveillance du risque d’effet indésirable résultant de l’utilisation des médicaments et produits à usage humain ».

Elle a pour objectif de garantir la sécurité d’emploi des médicaments, grâce au signalement, par les professionnels de santé de terrain, de tout effet indésirable lié à un médicament auprès des centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV), situés dans des Centres Hospitaliers (31 CRPV au total).

Une fois enregistrés et traités, ces évènements sont transmis à l’ANSM, Agence Nationale de Sécurité du Médicament, qui coordonne l’ensemble du système.

Les laboratoires qui commercialisent le médicament incriminé doivent déclarer directement à l’ANSM tout effet indésirable grave.

On a pu constater, au travers de l’affaire du Médiator, que cette obligation est loin d’être toujours respectée.

Laboratoires et industrie pharmaceutiques

Les médicaments, également appelés « produits pharmaceutiques », sont fabriqués et commercialisés par des laboratoires pharmaceutiques. L’ensemble de ces laboratoires, souvent regroupés au sein de multinationales, forme la très puissante et influente industrie pharmaceutique. La France possède une industrie pharmaceutique de première importance.

Certains laboratoires pharmaceutiques se sont spécialisés dans la fabrication de médicaments génériques, qui ont pris une place prépondérante dans l’utilisation des médicaments princeps tombés dans le domaine public.

Les laboratoires pharmaceutiques ont différents moyens de communication pour faire connaître leurs nouveaux  des prescripteurs potentiels leurs nouveaux produits, en particulier la visite médicale. Les médecins, qu’ils soient généralistes ou spécialistes, sont régulièrement sollicités par des « visiteurs médicaux » (qui sont assez souvent des visiteuses, de préférence dotées d’un physique agréable).

Des règles déontologiques très strictes, mises en place par le Conseil de l’Ordre, entourent la relation professionnelle entre les visiteurs médicaux et le corps médical, pour éviter les nombreux abus que l’on rencontrait autrefois (prescriptions encouragées par des cadeaux de toutes sortes notamment).

Travailler dans un laboratoire pharmaceutique est souvent un débouché pour les pharmaciens, plus rarement pour certains médecins.

Article publié le 6 juin 2016

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