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Angor / Infarctus

L’angor et l’infarctus sont deux manifestations d’une ischémie dans le territoire concerné par une sténose, une embolie ou une thrombose artérielle.


Le siège préférentiel de l’angor et de l’infarctus est le myocarde, le muscle cardiaque. Mais ces phénomènes peuvent aussi s’observer ailleurs, notamment au niveau de l’intestin grêle.


Angor ou angine de poitrine

L’angor, ou angine de poitrine (en latin angor pectoris, constriction de la poitrine), est un symptôme cardiaque qui se manifeste par une douleur thoracique de type constrictif, de siège rétrosternal irradiant classiquement dans le membre supérieur gauche, le dos ou la mâchoire. Cette douleur apparaît en règle générale à l’effort, et disparaît à l’arrêt de celui-ci, ce qui constitue un argument important dans la recherche de l’étiologie d’une douleur thoracique.

L’angor est un signe d’ischémie myocardique brève et réversible, caractéristique de la maladie coronarienne.

Les artères coronaires

Le muscle cardiaque, le myocarde, est vascularisé par les deux artères coronaires, ainsi dénommées du fait de leur disposition en couronne autour du myocarde. Elles sont au nombre de deux, la droite pour le cœur droit (oreillette et ventricule droits), la gauche pour le cœur gauche (oreillette et ventricule gauches).

Elles naissent toutes les deux de la face antérieure de l’aorte ascendante, au niveau du sinus de Valsalva. Ce sont des artères terminales, c’est-à-dire que chaque portion de myocarde n’est vascularisée que par une seule branche de l’une ou l’autre artère coronaire, sans suppléance possible, ce qui explique les conséquences pathologiques d’une sténose coronarienne.

Coronaropathie ou maladie coronarienne, ou insufficance coronarienne

La maladie coronarienne, ou insuffisance coronarienne, ou encore coronaropathie, est une maladie qui affecte les artères coronaires, ce qui entraîne des phénomènes d’ischémie (manque d'oxygénation) myocardique : angor en cas d’ischémie brève et réversible, infarctus si l’ischémie est importante et prolongée. L’angor traduit une souffrance cellulaire, l’infarctus une mort cellulaire avec nécrose myocardique. Mais la maladie peut être totalement asymptomatique, ou, à l’opposé, être responsable d’une mort subite.

La lésion artérielle est une sténose, autrement dit un rétrécissement, provoqué l’athérome, encore appelé athérosclérose, qui forme des plaques au niveau de la paroi artérielle. Des fragments de cette plaque peuvent s’en détacher, rsponsables d'une embolie. 

Le traitement spécifique de la sténose repose sur l’angioplastie avec pose de stent, actif ou non, qui a tendance à supplanter le pontage coronarien, chaque fois qu’elle est possible. Le pontage peut être simple, double, triple, voire quadruple.

Infarctus ou infarcissement

L’infarctus, ou infarcissement, est défini par la mort massive et brutale de cellules par ischémie sévère et prolongée, entraînant la nécrose d’une partie plus ou moins importante de l’organe atteint. Le territoire concerné est nécrosé ou infarci, laissant place à une cicatrice d’infarctus.

L’infarctus touche préférentiellement des organes dont la vascularisation est terminale, comme le cœur, le rein ou la rate,  et des organes dont les suppléances vasculaires sont faibles, comme le cerveau, l’intestin grêle, ou encore les poumons.

Le mécanisme à l’origine de l’infarctus est celui d’une occlusion artérielle, quelque soit son origine.

On notera que ce terme est assez difficile à prononcer, et qu’il se transforme facilement en « infractus » (quand ce n’est pas « la fracture »).

Infarctus du myocarde

Le myocarde est de loin l’organe le plus touché par le phénomène d’infarctus. L’infarctus du myocarde (IDM) est souvent appelé « crise cardiaque ».

La classification des infarctus du myocarde repose essentiellement sur des critères électrocardiographiques. On distingue des infarctus avec élévation du segment ST (STEMI) et des infarctus sans élévation du segment ST (NSTEMI), ce qui équivaut à l’ancienne classification d’infarctus avec  et sans onde Q.

Le territoire de l’infarctus est dénommé en fonction de la topographie des signes électriques, ce qui donne des infarctus antérieurs, postérieurs, inférieurs, apicaux et latéraux.

Le mécanisme de l’occlusion coronaire associe thrombose et spasme coronaire. Mais il existe des formes purement spastiques, auxquelles on donne le nom d’angor de Prinzmetal.

Angor abdominal et infarctus mésentérique

L’ischémie intestinale chronique, ou angor abdominal, est une manifestation de l’artériopathie des artères digestives. Elle se manifeste par des douleurs abdominales postprandiales (qui surviennent après les repas, lesquels représentent un effort pour l’intestin).

Sa forme aiguë est l’infarctus du mésentère, ou infarctus mésentérique, affection particulièrement grave, fréquemment mortelle. En fait son nom n’est pas très bien choisi car, si les vaisseaux intestinaux circulent bien dans le mésentère, c’est l’intestin lui-même qui va se trouver infarci.

Autres infarctus

D’autres organes  à vascularisation terminale ou pauvre en suppléances peuvent être touchés par le processus d’infarctus : le cerveau, avec constitution d’un AVC ; la rate ou encore le rein. Enfin le poumon, à la suite d’une embolie pulmonaire. L’origine est ici une thrombose veineuse, et non pas une affection artérielle comme dans les autres localisations.

L'étranglement, le volvulus et la torsion, équivalents de l'infarctus

Il existe des circonstances pathologiques dans lesquelles la vascularisation d’un organe ne se fait plus du fait d’une compression ou d’une torsion de l’axe vasculaire, ce qui peut entraîner une nécrose de l’organe en question en l’absence d’une intervention rapide. Ce phénomène ischémique est donc semblable à celui qui est à l’œuvre dans l’infarctus.
Ces circonstances sont la hernie étranglée, l’occlusion sur bride, le volvulus du grêle ou du côlon, affections dans lesquelles l’intestin est menacé de nécrose, ainsi que la torsion du testicule, mal nommée car c’est le cordon spermatique, autrement dit la vascularisation du testicule, qui fait l’objet de la torsion ; mais c’est bien le testicule qui est menacé d’ischémie. La torsion peut aussi concerner l’annexe (l’ensemble ovaire – trompe), notamment en cas de kyste de l’ovaire.

Article publié le 27 juin 2016

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